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Critique de lecturesdisa


 Je me faufile le à travers les dédales entre les cases, ayant soin de passer à l'arrière, d'éviter l'unique fenêtre par où j'entrevois les intérieurs sombres et humides. Ma jupe de serge bleue virevolte autour de moi et je la soulève d'une main… Je cours… « Lisette, dépêche-toi pour ne pas avoir d'ennuis avec ta maîtresse… Mes jambes semblent d'elles-mêmes atteindre une vitesse spectaculaire et suivre sans écueil ni hésitation le sentier entre les cases ». Ce sont les premiers mots du roman. Lisette semble voler, Lisette en quête de liberté, de dignité, le premier instinct peu importe la répression et l'oppression.
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. « Saint-Domingue, 1750 : de nombreux cas d'empoisonnement déclenchent la terreur parmi les propriétaires de plantations. La menace vient surtout du meneur des " marrons ", esclaves en fuite pour qui le rêve de liberté est plus fort que tout. Lisette, née en esclavage, découvre à travers les récits de sa grand-mère et de sa marraine la douleur de la liberté perdue, la mémoire de la traversée à bord du négrier Rosalie. À son enfant qui va naître, Lisette décide d'offrir espoir et avenir ».
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. Une histoire de femmes, un saut en arrière de deux siècles en Haïti, avant la révolution de Toussaint Louverture. Lisette, à peine 20 ans, sert d'intermédiaire, de messagère entre les esclaves « marrons » et ceux de son village. Un personnage qui se cherche, arrive par la transmission orale et par la mémoire à se trouver une identité, une voix.
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. Nous connaissons peu la littérature féminine haïtienne, ce pays si culturellement riche et dont la langue est le français en plus du créole. Avec une plume poétique et profonde, l'autrice déroule son récit au rythme des craintes et des désirs de Lisette. Grâce à une langue foisonnante mêlant violence et pudeur, ce roman éveille avec finesse nos émotions. Elle nous rappelle aussi qu'il faut, selon ses propres mots, "de temps à autre regarder derrière soi pour ne pas trébucher sur son ombre ».

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