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Critique de fabienne2909


Ai-je déjà dit qu'il fallait se méfier des quatrièmes de couverture 😉 ? « le château solitaire dans le miroir » en est un exemple parfait. Si l'on se fie au résumé au verso du roman, on se trouve clairement dans le roman d'aventures fantastiques : Kokoro, attirée par le scintillement soudain de son miroir, traverse celui-ci pour se retrouver dans un château digne des meilleurs contes de fée. Accueillie en compagnie de six autres adolescents par une étrange petite fille portant un masque de loup, elle apprendra qu'ils ont tous un an pour trouver une clé qui permettra à celui qui la détient d'exaucer son voeu le plus cher… À eux de faire preuve d'ingéniosité et d'esprit d'équipe pendant les heures d'ouverture du château, entre 9 et 17 heures. Et gare à celui qui dépasserait cet horaire !
Un scénario typique des meilleurs romans d'aventures pour adolescents, donc. Sauf que l'ouvrage ne s'attarde guère sur cet aspect – il ne sera d'ailleurs pas vraiment exploité – pour se concentrer sur un autre : Kokoro ne va plus à l'école en raison du harcèlement scolaire qu'elle a subi en début d'année, conduisant à développer en elle une profonde phobie pour cet environnement, voire même sociale, puisqu'elle n'arrive plus vraiment à sortir de chez elle. Ses parents comprennent son état, sans toutefois en prendre pleinement la mesure tant Kokoro n'arrive pas à s'ouvrir à eux, et principalement à sa mère, qui cherche par tous les moyens une alternative à l'école, passant par « L'école du coeur » (« coeur » se disant « kokoro » en japonais), une sorte d'institut pour enfants déscolarisés ou en difficultés, dont le principe attire Kokoro sans qu'elle réussisse néanmoins à se décider.
Le château derrière le miroir représente donc rapidement pour Kokoro une échappatoire au réel assez plaisante : là-bas, elle réussit à lier une amitié avec les six autres adolescents, deux autres filles (Aki et Fûka) et trois garçons (Masamuné, Ureshino et Rion), grâce à leurs profils similaires et à la grande camaraderie qui s'installe très vite entre eux, mais même, peu à peu, à s'ouvrir aux autres. le château lui permettra-t-il de prendre du recul et de panser ses plaies ?
« le château solitaire derrière le miroir » est un roman pour adolescents qui a connu un grand succès au Japon avec son million d'exemplaires vendus. Attirée par le résumé et parce qu'il a été classé par ma bibliothèque parmi les romans adultes, une fois que je m'en suis rendue compte je m'en suis d'abord méfiée car la littérature pour adolescents n'est pas celle vers laquelle je me dirige spontanément, et parce que les succès au Japon ne m'ont pas toujours conquise (je pense à « Tant que le café est encore chaud » qui a été une déception pour moi). Les explications un peu simplistes de Kokoro et les nombreuses répétitions de certaines d'entre elles, mais surtout la mise en place très lente de l'intrigue m'ont un peu déroutée au début. Cependant, une fois que celle-ci s'est bien installée, que l'on a fait connaissance avec ces sept adolescents à la personnalité bien transcrite et développée, que l'on comprend le lien qui les unit tous et que l'on finit par s'y attacher, un certain charme opère et le page-turner qui a été vanté se révèle enfin. J'ai ainsi dévoré ce roman, même si j'avais compris une partie du twist final, et la fin se révèle vraiment touchante. J'en ai appris plus sur le système scolaire du Japon, et en particulier celui du collège, moins connu que le fameux lycée et ses concours d'entrée, ainsi que sur les mentalités des jeunes du pays, assez écrasés au final par les conventions scolaires et le formalisme entre autres (notamment celui de la politesse, sur lequel Kokoro revient sans cesse, y lisant en plus une marque de tendresse ou pas en fonction des suffixes employés !). En somme, un joli roman surprenant.
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