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Critique de steph_bookin


Nous avons souvent lu l'histoire effrayante de Baba Yaga avec mes filles (dans une magnifique version illustrée de Rebecca Dautremer et Taï-Marc LeThan) et je n'avais retenu que la méchanceté de ce personnage féminin, son isolement aussi dans son isba reposant sur des pattes de poulet, et la menace que cette mangeuse d'enfant fait peser sur la petite Miette, qui échappe de peu au bain de légumes préparé pour elle par l'ogresse.

C'est donc avec curiosité (et un peu d'appréhension) que je suis entrée dans le texte de Dubravka Ugresic, et qu'est-ce que je m'y suis plue! Dans l'imaginaire de l'autrice croate, Baba Yaga s'incarne dans plusieurs personnages de vieilles dames aussi insupportables que délicieuses. Elles sont intrépides, indépendantes, drôles et aussi toquées que le modèle des contes. J'ai trouvé que chacune des femmes des deux premières parties de ce récit-gigogne facétieux est représentée avec élégance et intelligence par Ugresic.

Si j'ai aimé la première partie plus intime puisqu'elle met en scène un personnage d'autrice et sa relation avec sa vieille mère têtue qui perd un peu la boule, j'ai particulièrement adoré le second récit, celui de trois copines d'un âge avancé qui partent prendre du bon temps dans un hôtel spa en Tchéquie et rencontre une galerie de personnages plus détonnants les uns que les autres (le masseur Mevlo demeure mon préféré) . Et que dire de la 3e partie, un traité de "babayagalogie" absolument délicieux et passionnant, qui remet en perspective aussi bien la figure de Baba Yaga, que celle de la sorcière en général, pour nous parler de la place de la femme, et particulièrement de la femme âgée, dans nos sociétés, et éclaire avec malice et fantaisie le jeu de détournement orchestré par l'écrivaine dans les chapitres précédents. Et puis il y a une enthousiasmante jubilation de la langue, du jeu de mots, du cocasse dans ce texte, merveilleusemen traduit par Chloé Billon.
Un récit joliment loufoque!
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