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Critique de mamansand72


J'avais acheté ce livre lors d'un salon du livre d'occasion en octobre dernier, pour quelques euros, attirée par sa couverture et par l'enthousiasme de la vendeuse. Depuis, il attendait sagement son tour, je l'avais un peu oublié et j'ai profité des vacances pour revisiter ma pile de livres en attente ! C'est encore sa couverture originale qui m'a interpelée. Je me suis plongée dans cette lecture et j'ai terminé le livre en quelques jours. J'ai beaucoup aimé cette histoire qui réussit à raconter une belle histoire romancée sur un fond de faits historiques et sociétaux réels, ce qui un gros point positif pour me séduire !
Consolée est née au Rwanda d'une maman rwandaise et d'un homme blanc (d'origine grecque). Elle grandit jusqu'à ses 6 ou 7 ans avec sa mère, son grand-père, une cousine. Auprès du grand-père, elle apprend à regarder et à aimer la nature qui l'entoure, surtout les oiseaux. Un jour, ses oncles décident de l'arracher à sa famille pour la confier à une institution, car en tant que métisse, ou comme on le dit à l'époque, mulâtre, elle n'a pas sa place parmi les Noirs. Elle est donc recueillie dans une institution tenue par des religieuses belges. LA vie n'y est pas facile, mais elle y reçoit une éducation, va à l'école et grandit. Lors des massacres des Tutsis par les Hutus, les autorités belges décident de protéger ces enfants et les font venir en Belgique. Consolée, rebaptisés Astrida par les soeurs belges y est adopté et continue sa vie…

Des années plus tard, on retrouve Astrida, atteinte de la maladie d'Alzheimer à la fin de sa vie, aux Oiseaux, une maison de retraite. Elle croise alors la route de Ramata, femme d'origine sénégalaise en reconversion professionnelles d'art- thérapeute après un burn-out. Rama se prend d'affection pour Astrida qui perd l'usage de français pour se réfugier dans la langue de son enfance. Ramata va accompagner Astrida et tenter de reconstituer son parcours, ce qui va l'amener à questionner sa propre vie, ses choix, son intégration, celle de ses enfants, ses racines. Face à l'engagement de sa fille pour le féminisme et contre toutes les discriminations, tout en revendiquant et affichant son appartenance religieuse par le port du voile, Ramata s'interroge et s'inquiète.

C'est un beau roman qui pose des questions très actuelles : la colonisation et ses répercussions, le racisme, l'intégration des réfugiés, le choix pour les immigrés de transmettre ou non leurs traditions, leur langue et leur histoire à leurs enfants pour permettre leur meilleure intégration, la prise en charge des personnes âgées par la société et par les institutions, la tolérance, le poids du passé et des a priori, la place des femmes d'une part, et des femmes d'origine étrangère en particulier…
J'ai beaucoup aimé ces regards croisés de femmes de différentes origines et générations, le tout dans un style très fluide, avec toujours un regard bienveillant sans être mièvre, une approche intelligente et sensible, prenant le parti de la tolérance, de l'ouverture d'esprit et de l'espoir.

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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