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Critique de Biblioroz


Dans sa première édition de 1912 (1929 pour la traduction française), Maternités regroupait uniquement deux nouvelles dont le thème tourne autour du rapport à l'enfant dans tout ce qu'il peut comporter de dramatique.

La nouvelle intitulée Maternités mérite bien son pluriel car elle traite effectivement de la pluralité que peut revêtir le sentiment de se sentir mère.
Par un jour brumeux, une chaussée glissante dans la ville d'Oslo accueille les pas d'Hélène. Elle vient faire la connaissance du petit Tjodolf, un bébé de quelques semaines né hors mariage. Elle se propose de le prendre en nourrice pour mettre fin à sa terrible solitude. Dix ans déjà que sa petite fille occupe un minuscule coin du cimetière, à peine née qu'elle s'est éclipsée le lendemain de sa venue au monde. Son mari est souvent absent, embarqué sur un cargo ou prenant plaisir à l'extérieur du foyer. Hélène s'avoue qu'elle ne manque de rien dans sa maison, le long du fjord d'Oslo, mais une tristesse l'a toujours tenaillée et le sentiment oppressant que sa vie est terriblement pauvre ne la quitte pas. En accueillant le petit Tjodolf, elle se sent revivre, elle se sent mère.
Mais un dimanche de juin, la mère biologique éprouve le besoin de revoir l'enfant.

Le sujet de ce texte n'a rien d'original puisqu'il traite de l'inconséquence d'une mère biologique face à l'amour d'une femme qui se veut mère avant tout. Mais l'existence d'Hélène est narrée avec une grande simplicité et c'est peut-être celle-ci qui fait délicatement ressortir sa solitude, ses inquiétudes, et ses joies passagères lorsqu'elle s'occupe de Tjodolf. Par la présence de l'enfant, le foyer d'Hélène semble avoir perdu le vide qui l'oppressait et son avenir redonne un sens aux tâches quotidiennes et à ses travaux de couture.


Dans la seconde nouvelle intitulée La Bergère de porcelaine, la narratrice est une jeune Norvégienne vivant quelques temps dans un quartier de Paris. Lors de son dîner habituel pris dans un petit restaurant du coin, elle fait connaissance d'un couple entre deux âges qui accepte avec le sourire le comportement maussade et désagréable de leur petit Léon. Sur leur table, une figurine de porcelaine attirera l'oeil de la jeune Norvégienne et engagera la conversation.
Ce tout petit texte met en valeur l'animation de quartier au début du XXe siècle, la maternité tardive d'une femme douce qui gâte son enfant, encourageant ses caprices, et le lien qu'une petite figurine peut créer entre deux personnes. C'est délicat, fataliste et émouvant.
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