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EAN : SIE219710_250
Stock (01/01/1951)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Recueil de 4 nouvelles autour de la maternité, du rapport à la famille : Maternités, l'âge heureux, la bergère de porcelaine et Simonsen

L'âge heureux
À dix-huit ans, Uni et ses amies rêvent au grand amour, à la fortune et à la célébrité. Mais au début du siècle, le bonheur n'est pas à portée de main pour ces jeunes filles et vouloir s'épanouir en dehors du carcan habituel de la famille et du mariage n'est pas vu d'un très bon oeil par la socié... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans sa première édition de 1912 (1929 pour la traduction française), Maternités regroupait uniquement deux nouvelles dont le thème tourne autour du rapport à l'enfant dans tout ce qu'il peut comporter de dramatique.

La nouvelle intitulée Maternités mérite bien son pluriel car elle traite effectivement de la pluralité que peut revêtir le sentiment de se sentir mère.
Par un jour brumeux, une chaussée glissante dans la ville d'Oslo accueille les pas d'Hélène. Elle vient faire la connaissance du petit Tjodolf, un bébé de quelques semaines né hors mariage. Elle se propose de le prendre en nourrice pour mettre fin à sa terrible solitude. Dix ans déjà que sa petite fille occupe un minuscule coin du cimetière, à peine née qu'elle s'est éclipsée le lendemain de sa venue au monde. Son mari est souvent absent, embarqué sur un cargo ou prenant plaisir à l'extérieur du foyer. Hélène s'avoue qu'elle ne manque de rien dans sa maison, le long du fjord d'Oslo, mais une tristesse l'a toujours tenaillée et le sentiment oppressant que sa vie est terriblement pauvre ne la quitte pas. En accueillant le petit Tjodolf, elle se sent revivre, elle se sent mère.
Mais un dimanche de juin, la mère biologique éprouve le besoin de revoir l'enfant.

Le sujet de ce texte n'a rien d'original puisqu'il traite de l'inconséquence d'une mère biologique face à l'amour d'une femme qui se veut mère avant tout. Mais l'existence d'Hélène est narrée avec une grande simplicité et c'est peut-être celle-ci qui fait délicatement ressortir sa solitude, ses inquiétudes, et ses joies passagères lorsqu'elle s'occupe de Tjodolf. Par la présence de l'enfant, le foyer d'Hélène semble avoir perdu le vide qui l'oppressait et son avenir redonne un sens aux tâches quotidiennes et à ses travaux de couture.


Dans la seconde nouvelle intitulée La Bergère de porcelaine, la narratrice est une jeune Norvégienne vivant quelques temps dans un quartier de Paris. Lors de son dîner habituel pris dans un petit restaurant du coin, elle fait connaissance d'un couple entre deux âges qui accepte avec le sourire le comportement maussade et désagréable de leur petit Léon. Sur leur table, une figurine de porcelaine attirera l'oeil de la jeune Norvégienne et engagera la conversation.
Ce tout petit texte met en valeur l'animation de quartier au début du XXe siècle, la maternité tardive d'une femme douce qui gâte son enfant, encourageant ses caprices, et le lien qu'une petite figurine peut créer entre deux personnes. C'est délicat, fataliste et émouvant.
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Maternités est un recueil de 4 nouvelles où les femmes, toutes pauvres, ont des vies peu enviables. J'ai été surprise, par la suite, d'apprendre que l'auteur pensait que la place de la femme était au foyer, ses histoires ayant tendance à démontrer l'inverse.
Il est un peu difficile de plonger dans l'univers de la première nouvelle, Maternités. Une femme propose de prendre soin d'un bébé moyennant une somme d'argent versée en une fois. Hélène, la mère adoptive, s'attache à l'enfant, mais un jour, la mère biologique, Fanny, demande à voir le petit garçon. Une lecture qui serait émouvante si l'écriture n'était pas si froide.
Dans la deuxième nouvelle, L'âge heureux, l'auteur écrit comme si le lecteur connaissait déjà les nombreux personnages. On ne sait pas qui ils sont ni quelles sont leurs relations. Il faut se débrouiller avec ça jusqu'à ce qu'ils nous deviennent plus familiers. Uni rêve d'être actrice. Après plusieurs emplois qu'elle n'a guère appréciés, son rêve se réalise enfin. Mais est-ce compatible avec la vie de famille ? Pas certaine que ma perception de la fin de la nouvelle est la même que l'auteur.
La troisième nouvelle, La bergère de porcelaine, est une petite histoire toute triste, mais encore une fois, l'émotion n'a pas été au rendez-vous, toujours ce style distant, ainsi que les digressions de l'auteur. Je me suis souvent demandé où elle voulait en venir.
La dernière nouvelle m'a touchée, même si les personnages sont médiocres et l'histoire plus noire que triste.

Lien : https://dequoilire.com/mater..
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C'est dans le cadre du challenge Solidaire 2021 que j'ai découvert Sigrid Undset. Ce recueil rassemble quatre nouvelles, «L'âge heureux» et «Simonsen» datent de 1908, «Maternités» et «La bergère de porcelaine» de 1912.
J'ai apprécié « Maternités » qui traite des différentes manières d'être mère, biologique ou de coeur, le sujet est traité avec délicatesse, la vie quotidienne toute simple est dépeinte avec beaucoup de naturel. Les considérations sociales apparaissent en filigrane du début à la fin, pesant sur tous les personnages, les tractations financières du début de la nouvelle nous situent bien la vision de l'enfant en bas-âge et montrent le décalage mental avec notre époque.
La deuxième nouvelle du recueil, «L'âge heureux», m'a beaucoup moins accroché, j'ai eu beaucoup de mal à m'y retrouver dans les personnages. Il faut dire que dans presque toutes ces nouvelles le début est un peu abrupt, on entre directement dans le sujet un peu comme si on connaissait déjà les personnages. Mais dans « L'âge heureux » en plus je n'arrivais pas toujours à savoir clairement qui disait quoi. Pour le thème de la nouvelle je n'ai pas tout compris non plus : le suicide de l'amie d'Uni par exemple. du coup, je ne suis pas sûre d'avoir tout compris des contradictions que voit Uni entre son ambition théâtrale et sa relation amoureuse. Par contre le poids des pressions sociales de l'époque est absolument bien rendu.
«La bergère de porcelaine» est la nouvelle qui m'a le moins plus. La description de Paris au début du Xxème siècle par une étrangère est particulièrement vivante et réussie, le rôle que joue la petite figurine de porcelaine pour créer le lien entre la narratrice et la mère de Léon est une jolie trouvaille, par contre je n'ai pas eu du tout d'empathie pour la mère de Léon contrairement à la narratrice. La seule chose que j'en tire c'est que c'est plutôt rassurant de voir qu'au début du Xxème des erreurs éducatives soit disant récentes étaient déjà tout à fait présentes !
Le sujet de Simonsen est le plus fortement social, c'est un sujet comme les aimait Maupassant. C'est dur, Simonsen n'a pas vraiment les pieds sur terre mais est un brave homme, le fils est très ambigu, la belle-fille, odieuse mais très fine. C'est une peinture pessimiste de la société où, hors mariage, il n'y a pas de vie possible, et où chacun vit sous le poids d'injonctions contradictoires. La fin où Simonsen, fataliste, se dit que si cela finit comme ça, c'est que Dieu l'a voulu, est d'une forte charge athéiste, ce qui m'a surpris de la part de l'auteur.
Je suis contente d'avoir découvert cet auteur, mais je l'ai trouvé assez difficile à lire, ce qui ne m'incite pas à lire ses romans, par définition beaucoup plus longs.
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Recueil de nouvelles comprenant Maternités, l'âge heureux, la bergère de porcelaine et Simonsen
Portraits notamment de femmes , de ses contemporains dans une Norvège pauvre où parfois le salut est dans l'exil aux Etats Unis, le départ au détriment de sa famille. Vision assez fataliste mais de son temps, loin de nos considérations actuelles.

Poussée au mariage en raison de sa grossesse, Hélène a du mal à se remettre de la mort de sa petite fille à la naissance. Des années plus tard, elle prend un enfant abandonné à sa charge, lui donnant tout son amour entre un mari souvent absent et  la mère de l'enfant de retour dans sa vie.

Sigrid Undset met en avant le rôle de mère dans cette première nouvelle. Après des recherches sur cette auteure, il apparait qu'elle était peu féministe. Cette première nouvelle ainsi que la bergère de porcelaine (une vingtaine de pages) montrent ainsi des femmes épanouies qu'à travers leur maternité, une place centrée sur le foyer. Une vision assez traditionnaliste de la femme même si la fin résonne en chacun de nous sans condition d'époque.

Pour l'âge heureux, Uni est une jeune orpheline qui essaie de vivre de sa passion le théâtre. Réalisation douloureuse de ses ambitions en même temps que sa relation amoureuse comme si les deux étaient inconciliables.

Enfin Simonsen, 60 ans, perd de nouveau son emploi, il a à sa charge Olga avec qui il a eu une petite fille mais hors mariage. Son fils lui trouve pour la énième fois un emploi mais qui l'éloignera de sa nouvelle famille. Chantage un peu de sa belle fille on l'aide mais en renonçant à cette famille illégitime...

Beaucoup d'obstacles ainsi dans la vie des différentes femmes, de préjugés. Une vision fataliste où hors mariage et maternité point d'épanouissement, forte pression des normes de la société.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De l'extérieur, de la nuit et de l'obscurité lui parvenaient le chant puissant du fjord et l'écho des vagues qui s'écrasaient contre la côte. La nouveauté de ce qui l'environnait se mêlait, dans sons esprit, au sentiment étrange de son propre corps déformé et aux impressions inconnues qui s'agitaient en elle. Elle voulait penser à ce qui allait venir, à toutes ces petites choses qu'elle tenait dans ses mains et qui habilleraient un être vivant – mais elle ne pouvait. Elle ne pouvait ni se plaindre ni se réjouir – son cœur était étrangement calme. Elle était tranquille, comme l'est toute femme saine, dans l'attente de cet évènement que personne ne saura décrire d'avance, que personne ne saura jamais raconter après – cet évènement qui ne ressemble en rien aux évènements extraordinaires et complexes de tous les jours, qui est étranger aux sentiments diffus et agités du quotidien – cet évènement qui est simple et naturel comme les propres miracles de Notre-Seigneur.
L'enfant vint et s'en alla aussitôt, avant que la mère eût pu saisir et comprendre le miracle, avant que l'enfant eût été associé à la vie quotidienne et à ces innombrables petits soins et soucis de tous les jours. Elle rentra au foyer, les mains vides.
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Enfant sexe masculin, âgé de six semaines, normalement constitué, sera confié à ménage sans enfants un peu fortuné qui voudra le prendre comme sien propre contre paiement une fois pour toutes. Réponse à “Consciencieux”.
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Simonsen s’arrêta sous la porte cochère, exhuma son vieux portefeuille graisseux et il allait y glisser le certificat qu’il tenait à la main. Mais auparavant il déplia le papier sale et le lut de bout en bout, bien qu’il le sût par cœur :
Anton Simonsen a été employé comme garçon de magasin pendant trois ans.
Durant ce temps, il s’est montré sobre, travailleur et plein de bonne volonté.
Pour la fabrique de machines Herkules
N. Nielsen
Ah ! fichtre non, ce certificat ne lui servirait pas à grand-chose. 
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