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Critique de deuxletunc


Gerard Unger, typographe hollandais, analyse le processus de lecture, du caractère typographique, à sa transposition en image, en passant par le langage et le sens.

Étrangement, la typographie utilisée pour le texte courant n'a pas tellement évolué depuis le 15e siècle. Gerard Unger nous montre l'exemple d'un livre imprimé en 1470 par Nicolas Jenson à Venise, où les caractères typographiques sont très proches de ceux qui sont utilisés actuellement.

Pendant la lecture, on fait des sauts, on revient en arrière, on marque des temps de pause, on glisse entre les lettres, on se perd dans ses pensées, puis on revient sur le texte… Une véritable chorégraphie de l'oeil et de l'esprit s'instaure de manière inconsciente.

Par moments, on s'arrête de lire pour regarder et la limite entre l'image et la lecture devient mince. La lecture est le moment où il y a transposition dans la langue, la pensée et le sens.

En moyenne, on passerait au-dessus de 20% des mots (ceux que l'on ne connaît pas mais dont le contexte nous permet de déduire leur sens, et ceux que l'on devine aux premières lettres). Nous retenons mieux le début de beaucoup de mots, du point de vue du sens, que la partie restante. Ce processus de lecture n'est plus de nature visuelle, mais abstraite et linguistique. Il s'agit du même phénomène que l'interprétation des images abstraites, dont parle Jean-Paul Sartre dans L'Imaginaire. Lorsqu'on est confronté à une forme abstraite, l'esprit va rechercher des signes connus pour en dégager une forme : c'est le principe de la paréidolie (sorte d'illusion d'optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale).

Notre rythme de lecture est plus lent au début. On traite environ 300 mots par minute, mais il nous faut un certain temps pour atteindre notre vitesse normale : c'est le temps nécessaire pour mettre en route cette interaction avec le cerveau.

La fin du livre ouvre sur l'idée de la transposition de l'oral à l'écrit. Certains signes vont essayer de reproduire le texte oral : le point d'interrogation ou d'exclamation, les tirets d'incise qui vont marquer une pause, les points de suspension…
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