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Critique de Nat_85


La couverture est toute aussi pétillante que l'histoire du roman " La maison à droite de celle de ma grand-mère " ! Publié aux éditions Préludes, ce nouveau roman de Michaël Uras est une ode à la Sardaigne et à ses habitants ! Un voyage ensoleillé donc, un retour aux origines et à la famille...

Giacomo, trente-cinq ans, est traducteur à Marseille. Quand on lui apprend que sa grand-mère nonna a été hospitalisée et que la fin est proche, il prend le premier bateau à destination de son île natale : la Sardaigne !
p. 18 : " J'étais venu pour ma grand-mère, ma nonna qui, selon le message laissé sur mon téléphone par Gavino, mon oncle, vivait ses derniers instants. "
Mais celle île, il la fuit depuis toujours, tout autant qu'elle l'attire...
p. 12 : " Il faut être courageux pour revenir là où on est né, là où l'on a grandi, et observer les lieux avec un regard d'adulte. "
Sa mère est le portrait type de la "mama" méditerranéenne : étouffante mais aimante ! Son père, plus effacé et particulièrement chauvain, a des idées très arrêtées.
p. 51 : " - Rien d'autre ?
- Non, tu sais, les choses ont bien changé depuis ton départ. L'épicier vend des produits décevants. Des choses qu'il fait venir d'ailleurs. Pourtant, nous avons tout ce qu'il faut, chez nous.
- En quoi est-ce gênant que les produits viennent d'ailleurs comme tu dis ?
- Par principe, Giacomo, par principe. "
A peine arrivé, il se précipite au chevet de nonna, inconsciente.
p. 62 : " Ils ne pouvaient imaginer que cette femme avait écouté mes chagrins, encouragé mes désirs de fuite, clamé ma mère quand la tension était à son maximum, qu'elle m'avait donné une dose extraordinaire de douceur, à diffusion lente, qui courait encore dans mes veines, même quand j'étais à des milliers de kilomètres d'elle. "
Sous la pression de son éditeur, il a emporté avec lui une version inédite de Moby Dick du célèbre Herman Melville, dont il doit en faire une traduction. Mais petit à petit, et au gré des rencontres, il va se laisser aller au rythme insulaire. Il revoit le Capitaine, figure de l'île, et ancien héros de guerre. Puis Fabrizio, son ami d'enfance au corps décrépit, mais aussi Manuella, l'épicière du village dont il était amoureux enfant.... Tous lui réveille des souvenirs nostalgiques, aussi agréables que dérangeants.
p. 127 : " Mon esprit était trop occupé par la vie sur l'île, par ma grand-mère, par le Capitaine, par ma famille, par tout ce que j'avais voulu fuir durant des années. Ici, le travail monastique de la traduction passait au second plan. Il y avait trop de bruit. Voilà pourquoi j'étais parti ! "
Son séjour sur l'île se transforme en semaines, au plus grand dam de son éditeur ! En effet, nonna ne semble pas décidée à pousser son dernier soupir. Il semble même qu'elle se soit fait tendrement manipulatrice...
p. 114 : " - A quoi penses-tu, mon chéri ?
-A rien. Je dois te laisser, nonna. Il faut que je travaille un peu. Tu vas continuer à faire la morte ?
-Oui, j'arrêterai quand plus personne ne viendra me voir. J'ai supporté ma famille durant toutes ces années. J'ai aidé ta maman, ton oncle, j'ai enduré leurs histoires, leurs colères, leurs disputes. J'ai le droit de me venger à présent.
-Une dernière question, grand-mère.
-Oui ?
-Pourquoi ne m'as-tu pas parlé immédiatement ? Pourquoi as-tu attendu un peu ?
-Je voulais savoir si tu étais devenu comme eux. Dès que j'ai eu la réponse, je t'ai parlé. "
Mais une douce mélancolie s'empare de notre traducteur. Sous ses airs détachés, se cache une profonde blessure. Giacomo se dévoile progressivement.

Je m'attendais à un roman plutôt léger et drôle. Or, il aborde des sujets délicats. Les notions de famille et de deuil y sont développés d'une manière certes assez burlesque par moment, mais il provoque inévitablement une réflexion chez le lecteur. Comme un second effet. J'ai aimé le style d'écriture de Michaël Uras  !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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