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EAN : 9782253904984
Préludes (28/02/2018)
3.35/5   96 notes
Résumé :
"Giacomo, ne tarde pas. Les médecins sont formels, la fin est proche."C'est ainsi que notre héros, un jeune traducteur espiègle et rêveur, retourne sur l'île de son enfance, où sa grand-mère est au plus mal. Et alors qu'il doit rendre un travail sans tarder, soudain, c'est toute la Sardaigne qui le retient : Maria, sa mère, qui n'a jamais vraiment compris pourquoi son fils adoré l'avait quitté, Mario le père taiseux, l'envahissant oncle Gavino, Manuella l'épicière d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 96 notes
"La maison à droite de celle de ma grand-mère est rouge, celle de gauche est bleue. Celle qui se trouve en face de la porte d'entrée est jaune. La nôtre est verte. Traverser la rue s'est passer par toutes les nuances du spectre." C'est sur ces mots que s'ouvrent le roman de Michaël Uras..Comment y résister ? Il me fallait accompagner Giacomo !.
Roman atypique s'il en est. Nonna la grand-mère se meurt à l'hôpital . Giacomo enfourne quelques vêtements dans une valise et lui, l'exilé, quitte Marseille pour rentrer au village . Chaque retour est pour lui comme un tremblement d'âme. Comment, pourquoi donc est il parti ? Comment , pourquoi, pour qui repartir? Bien sur, sur l'île il y a Nonna , sa grand-mère, la complice, la confidente de son enfance, il y a Maria sa mère qui crie , qui hurle, qui claque les portes mais qui l'aime, Mario son père le taiseux, Fabrizio l'Ami d'enfance . Mais à peine arrivé, il "étouffe" . A peine monté sur le bateau du retour il est en manque . Va y comprendre quelque chose !
La Sardaigne ! Quand Giacomo en parle, quand il nous la raconte, larmes et sourires se mêlent. Cela se sent ,cela s'entend il l'aime. Mais derrière la narration plaisante de souvenirs d'enfance se cache le portrait d'un homme blessé par la vie, ni Ismael, ni Capitaine, qui essaye de vivre à défaut de simplement survivre.. Un roman certes plein de tendresse mais aussi plein d'une tristesse diffuse qui vous colle à la peau et à l'âme la dernière page tournée .
Un grand merci aux éditions Préludes via NetGalley et bien sur à Michaël Uras pour son amour de la littérature.
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La couverture est toute aussi pétillante que l'histoire du roman " La maison à droite de celle de ma grand-mère " ! Publié aux éditions Préludes, ce nouveau roman de Michaël Uras est une ode à la Sardaigne et à ses habitants ! Un voyage ensoleillé donc, un retour aux origines et à la famille...

Giacomo, trente-cinq ans, est traducteur à Marseille. Quand on lui apprend que sa grand-mère nonna a été hospitalisée et que la fin est proche, il prend le premier bateau à destination de son île natale : la Sardaigne !
p. 18 : " J'étais venu pour ma grand-mère, ma nonna qui, selon le message laissé sur mon téléphone par Gavino, mon oncle, vivait ses derniers instants. "
Mais celle île, il la fuit depuis toujours, tout autant qu'elle l'attire...
p. 12 : " Il faut être courageux pour revenir là où on est né, là où l'on a grandi, et observer les lieux avec un regard d'adulte. "
Sa mère est le portrait type de la "mama" méditerranéenne : étouffante mais aimante ! Son père, plus effacé et particulièrement chauvain, a des idées très arrêtées.
p. 51 : " - Rien d'autre ?
- Non, tu sais, les choses ont bien changé depuis ton départ. L'épicier vend des produits décevants. Des choses qu'il fait venir d'ailleurs. Pourtant, nous avons tout ce qu'il faut, chez nous.
- En quoi est-ce gênant que les produits viennent d'ailleurs comme tu dis ?
- Par principe, Giacomo, par principe. "
A peine arrivé, il se précipite au chevet de nonna, inconsciente.
p. 62 : " Ils ne pouvaient imaginer que cette femme avait écouté mes chagrins, encouragé mes désirs de fuite, clamé ma mère quand la tension était à son maximum, qu'elle m'avait donné une dose extraordinaire de douceur, à diffusion lente, qui courait encore dans mes veines, même quand j'étais à des milliers de kilomètres d'elle. "
Sous la pression de son éditeur, il a emporté avec lui une version inédite de Moby Dick du célèbre Herman Melville, dont il doit en faire une traduction. Mais petit à petit, et au gré des rencontres, il va se laisser aller au rythme insulaire. Il revoit le Capitaine, figure de l'île, et ancien héros de guerre. Puis Fabrizio, son ami d'enfance au corps décrépit, mais aussi Manuella, l'épicière du village dont il était amoureux enfant.... Tous lui réveille des souvenirs nostalgiques, aussi agréables que dérangeants.
p. 127 : " Mon esprit était trop occupé par la vie sur l'île, par ma grand-mère, par le Capitaine, par ma famille, par tout ce que j'avais voulu fuir durant des années. Ici, le travail monastique de la traduction passait au second plan. Il y avait trop de bruit. Voilà pourquoi j'étais parti ! "
Son séjour sur l'île se transforme en semaines, au plus grand dam de son éditeur ! En effet, nonna ne semble pas décidée à pousser son dernier soupir. Il semble même qu'elle se soit fait tendrement manipulatrice...
p. 114 : " - A quoi penses-tu, mon chéri ?
-A rien. Je dois te laisser, nonna. Il faut que je travaille un peu. Tu vas continuer à faire la morte ?
-Oui, j'arrêterai quand plus personne ne viendra me voir. J'ai supporté ma famille durant toutes ces années. J'ai aidé ta maman, ton oncle, j'ai enduré leurs histoires, leurs colères, leurs disputes. J'ai le droit de me venger à présent.
-Une dernière question, grand-mère.
-Oui ?
-Pourquoi ne m'as-tu pas parlé immédiatement ? Pourquoi as-tu attendu un peu ?
-Je voulais savoir si tu étais devenu comme eux. Dès que j'ai eu la réponse, je t'ai parlé. "
Mais une douce mélancolie s'empare de notre traducteur. Sous ses airs détachés, se cache une profonde blessure. Giacomo se dévoile progressivement.

Je m'attendais à un roman plutôt léger et drôle. Or, il aborde des sujets délicats. Les notions de famille et de deuil y sont développés d'une manière certes assez burlesque par moment, mais il provoque inévitablement une réflexion chez le lecteur. Comme un second effet. J'ai aimé le style d'écriture de Michaël Uras  !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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La maison à droite de celle de ma grand-mère…… où exactement ?
Et bien voilà, je suis allée voir. Je rentre de voyage.
J'ai pris le bateau avec Giacomo et je suis allée passer quinze jours en Sardaigne.
Il était préoccupé par sa grand-mère agonisante.
Il devait absolument terminer la traduction der Moby Dick, son éditeur le harcelant au téléphone.
Mais on a pris notre temps.
Il a tout retrouvé. Les couleurs des maisons, ses parents, sa famille, le Capitaine, le vieux médecin du village, la belle épicière…..
Il s'est un peu amouraché de la femme médecin qui soignait sa grand-mère.
Et puis, sa grand-mère allant mieux, sa traduction terminée, j'ai repris le bateau avec lui pour rentrer à Marseille.
Oh ! Il ne s'est rien passé d'extraordinaire pendant ces quinze jours, pas d'action pour l'action, pas d'aventure palpitante.
Mais c'était tellement agréable ! J'ai tellement apprécié la compagnie de cet homme doux, sensible, rêveur. Son historie avec son ex-femme et le drame dont ils ne se sont pas remis m'a beaucoup touchée.
Et aussi j'ai tellement aimé son île, son village.
Ravie de t'avoir rencontré Giacomo, et merci pour ces quinze belles journées passées à tes côtés.
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« Ils sont venus, ils sont tous là... ».
C'est pas la mamma mais nonna, la grand-mère, qui se meurt et Giacomo retrouve son village natal de Sardaigne prévenu par Gavino, son imbécile d'oncle.
C'est l'occasion, pour lui qui a quitté la vie insulaire et rejoint Marseille, d' une plongée nostalgique et mélancolique dans ses souvenirs.

J'avoue très honnêtement que je pensais me lasser au bout de quelques pages lorsque j'ai compris que le récit serait essentiellement basée sur la vie du narrateur. Et puis je me suis laissé bercer par les mots, attendrir par une ambiance triste et gaie à la fois, par une évocation sensible du temps qui passe inexorablement, des gens qui vieillissent.

Ce roman est un régal pour les sens. Il est plein de couleurs, avec ce village aux maisons peintes de teintes différentes et aux murs ornés de fresques. Plein de senteurs qui se dégagent à la description de la petite épicerie. Il est également d'une intensité bruyante, bourdonnante, dans un ensemble de tranches de vie souvent pittoresques, que l'on suppose très typiques de la Sardaigne.

On imagine bien la mère jalouse, traversant régulièrement la rue pour se réfugier définitivement chez nonna, avant de faire le trajet inverse dès le lendemain. Les déboires de l'équipe de football du village dont Giacomo en tant que gardien se trouve le mieux placé pour compter les buts encaissés par son équipe, certainement la seule au monde a n'avoir jamais gagné un match. Les émois du jeune garçon lorsqu'il se rendait à l'épicerie tenue par la belle Manuella. le docteur à la voiture trop grosse pour manoeuvrer dans certaines rues, qui soignait tous les maux avec le médicament miracle, « l'effervescente al limone ».

Giacomo retrouve avec plaisir sa famille bien sûr et ses copains d'enfance, surtout qu'il a le temps finalement, car sa nonna, avec qui une certaine comlicité s'installe, n'en finit pas de vivre.
Un personnage lui tient tout particulièrement à coeur, le Capitaine, héros de guerre, qui a accompagné son enfance, suscitant admiration et respect craintif. Ce capitaine qui fait le lien avec celui de « Moby Dick » dont il fait la traduction.

J'ai ressenti l'amour que porte Giacomo – et certainement l'auteur à travers lui – à cette Sardaigne qui lui manque tant lorsqu'il est à Marseille et qui l'exaspère au plus haut point lorsqu'il y revient, la tendresse qu'il porte aux îliens, tout en les égratignant gentiment, les traitant de comédiens d'un grand théâtre régional et même, un peu, de menteurs.

Tous les personnages sont attachants, chacun participant avec sa part de malheur à l'émotion qui se dégage à la lecture de cette histoire.

Ce roman m'a fait passer un bon moment, au gré d'une bien jolie balade dans un petit coin de Sardaigne.
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Une lecture qui ne m'a pas réellement convaincue, malgré quelques beaux passages.
Giacomo, traducteur, originaire d'un petit village de Sardaigne vit à présent à Marseille. Dès son plus jeune âge, il souhaitait quitter cette île sur laquelle il ne se voyait pas d'avenir. A 36 ans pourtant, il est de retour dans ce petit village car sa grand-mère est au plus mal. Avec dans ses bagages un manuscrit inédit de Moby Dick à traduire. le séjour qui ne devait durer que quelques jours se prolonge. C'est le retour aux souvenirs d'enfance.
Je me suis parfois ennuyée pendant ma lecture même si certains passages ont retenu mon attention. Ce qui m'a en réalité laissée perplexe, c'est la personnalité de notre narrateur, Giacomo, ainsi que le regard qu'il porte sur son village d'enfance, ses parents. Un regard plein de hauteur, comme si ce dernier n'arrivait pas à voir les choses avec le recul que l'âge peut apporter. Cela peut s'entendre au départ du roman, mais je n'ai pas vraiment senti d'évolution de sa part dans ses points de vue, alors qu'en tant que lecteur, on ressent tout l'amour qu'il porte à cette île et à ses traditions. En réalité nous avons affaire à un narrateur totalement perdu, qui ne sait pas, qui ne sait plus comment mener sa vie... C'est un roman finalement très triste, qui ne propose pas d'évolution et nous nous promenons aux côtés du personnages dans les beaux paysages de la Sardaigne sans but. Les touches d'humour et d'autodérision, que j'ai apprécié, n'ont pourtant pas réussi à rattraper ce bémol.
Une lecture vraiment en demi-teinte. Si certains passages ont réussi à me toucher, je reste peu convaincue par l'ensemble du roman, qui ne doit pas être fait pour moi, mais qui plaira sans doute à d'autres lecteurs.
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critiques presse (1)
LaPresse
16 août 2018
À la suite d'un drame familial, Giacomo cherche sa voie. Pas d'une façon désespérée, mais avec au coeur l'espoir que tout va s'arranger. Nous le suivrons jusqu'au bout, emporté par l'écriture fluide et pleine d'esprit de l'auteur.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les réunions de famille sont détestables. On y voit tous les vices de l'humanité. L'arrogance, l'orgueil, la médisance y ont une place assurée.
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Enfant, j’avais l’impression que tout le monde m’aimait. Les professeurs, les camarades, les voisins, les membres de la famille. Tout le monde m’aimait. Même les animaux domestiques. Les moins domestiques, aussi. Les lézards qui se calaient entre deux pierres à midi, et que j’écrasais parfois et qui ne m’en voulaient pas. On m’aimait. Les cigales chantaient pour moi, quand bien même j’étais entouré par une foule immense (ce qui, soit dit en passant, arrivait rarement dans notre village, le mot foule ne lui correspondant pas vraiment). C’était fort. Un amour global. Certains se sentent persécutés, moi, je me sentais aimé. Bien sûr, ce sentiment relevait de l’illusion, mais, pour un enfant, illusion et réalité sont des pays frontaliers, et passer de l’un à l’autre ne pose aucun problème. Jusqu’au jour où l’on rétablit les contrôles aux frontières.
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Il y a des gens comme ça qui passent une vie côte à côte alors qu’ils étaient faits pour s’ignorer superbement. Rien ne volait entre eux. Mon père était l’incarnation du calme, dans la Grèce antique il aurait pu postuler pour le titre de dieu de l’introspection. Peu de mots avaient l’occasion de sortir de sa bouche. Et, comme cela durait depuis des années, son idiolecte s’était tellement appauvri que le peu de vocables encore disponible avait perdu la direction de la sortie. De temps à autre, un mot la trouvait, mais il semblait ne pas donner l’information aux autres.
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Il n’écoutait ni le cœur ni les poumons. « Tout vient du ventre ! » était sa devise. Maux de tête, maux d’estomac, otite, angine, grippe… Effervescente al limone ! Le médecin retardait toujours l’arrivée de « al limone ». On avait l’impression qu’il ajoutait au remède un dernier ingrédient, précieux, sans lequel il serait inopérant. Comme le disait mon père, « avec Ignazio, soit on guérit, soit on meurt », la sentence était recevable mais un peu exagérée, quand même.
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Rien n’est plus coloré que notre espace vital, rien ne semble plus joyeux que notre village. Sauf que les gens ont les cheveux mal coiffés, les dents mal plantées et les habits usés.
Chaque fois que je reviens, j’ai l’impression, durant un instant, que tout a changé, les mentalités, les habitants, la gamelle du chien devant la porte des voisins. C’est une illusion de courte durée. Rien ne bouge, ici, dans le village. C’est peut-être l’altitude qui empêche le mouvement, je ne sais pas. L’altitude qui raréfie l’air. Il faudrait faire descendre tout le monde dans la vallée pour voir si les choses évoluent. Mais personne ne descend jamais. Comme s’il fallait rester perché, loin des autres, loin de la vie en dehors des murs colorés et dessinés.
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