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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quelle déception ! Moi qui adore Londres, et principalement à l'ère victorienne, notamment au temps de Jack l'Eventreur, je m'attendais à un roman passionnant. Mais non, je n'ai pas du tout été transportée.

Chaque point qui aurait pu me sembler positif a trouvé son pendant négatif, et ça, je n'accepte pas.
- D'abord Londres et son atmosphère très spéciale surtout dans l'East End, avec le quartier de Whitechapel. Je suis passionnée par cette période, comme je l'ai dit plus haut. J'ai visité à Londres le musée qui retrace cette ville à travers les époques, et tout y est bien mis en scène, on s'y croirait ! La condition des indigents, la misère et la crasse qui pullulent, la prostitution pour pouvoir survivre, l'abîme d'incompréhension et de style de vie entre les privilégiés et cette population qui n'en peut plus, tout est très bien expliqué. Je m'attendais donc, dans ce roman, à revivre cette sensation d'immersion profonde que j'ai connue dans le musée, mais non ! J'ai eu l'impression de lire des extraits de Wikipedia, bien détaillés, mais froids.
- de multiples dialogues émaillent le récit, entre l'inspecteur et les trois personnes qu'il a dû arrêter parce qu'ils auraient renseigné un journal en diffamant un membre de la famille royale. Ces dialogues qui auraient dû rendre le récit vivant m'ont semblé artificiels, pas du tout adaptés aux personnes qui conversaient. Tout le monde adopte un langage châtié et vraiment pas naturel.
- L'histoire elle-même m'a semblé tarabiscotée, et l'on passe d'un personnage que l'on croit infamant à son aspect angélique quelques pages après, puis vice-versa.
- Et puis la partie moderne censée faire le lien avec le présent (dans un petit village du Nord de la France, un cantonnier chargé de transporter un cadavre dans la fosse commune découvre auprès de lui un coffret rempli de lettres, dont il charge sa fille de faire la traduction) est nunuche au possible, aux dialogues préfabriqués.

Bref, ce roman ne m'a donné qu'une envie : retourner à Londres pour y goûter son atmosphère et cela, véritablement.
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Selon Wikipedia, le scandale de Cleveland Street a éclaté avec la découverte d'un bordel homosexuel dans la rue du même nom, dont certains membres de l'aristocratie ne dédaignaient pas les services et notamment le prince Albert, deuxième sur la liste de succession au trône d'Angleterre. Wendall Utroi reprend ce fait divers en le transformant en scandale pédophile tout en gardant le sous-texte: l'aristocratie a des vices, alors que le peuple a seulement faim et ne se laisse corrompre que pour pouvoir survivre. Utroi s'appuie également sur la loi qui releva l'âge du consentement sexuel de 13 à 16 ans en 1885 et rappelle à ce propos qu'il fallut attendre 2021 pour qu'en France l'absence de consentement du mineur de moins de 15 ans soit actée.
Ces faits sont d'autant plus passionnants que la criminalisation de la pédophilie a aussi permis, par le biais d'un amendement, de condamner tout acte sexuel entre hommes, comme en firent l'amère expérience Wilde ou Turing.
Mais disons que ce roman s'intéresse assez peu à la complexité qui veut qu'une telle loi soit à la fois une avancée essentielle et une catastrophe. D'une façon générale, d'ailleurs, la complexité n'est pas vraiment son truc.
Ce qui ne devrait pas être un défaut: j'ai beaucoup de tendresse pour les héros De Ponson du Terrail ou des Mystères de Paris, les filles perdues, les truands qui crient « Fatalitas » et les bourgeois aussi cupides que ventripotents.
Mais là, ça ne fonctionne pas. On a la naïveté sans la fraîcheur, la dénonciation sociale sans le lyrisme et les retournements de situation sans la nécessité tragique.
Heureusement, ça reste souvent drôle:
Chapitre 14, miss Britney, extraite de sa cellule pour un énième interrogatoire hésite encore à tout dire: « Vous pourriez me jeter en prison! ». Miss Britney, vous êtes déjà en prison.
Chapitre 19, Rebecca choisit pour sa fille de 15 ans un professeur particulier: « Il devait avoir vingt ans, il était grand, élancé, avait les yeux sombres, et un côté mystérieux. Elizabeth s'est vite amourachée de lui. Rebecca ne se rendait compte de rien. »
Chapitre 20, le fils demeuré explique que, s'il paraît attardé, c'est juste une couverture (pour cacher quoi? Mystère), un rôle qu'il joue depuis sa naissance, auquel rien n'aurait dû lui faire renoncer, si ce n'est le regard inquisiteur du héros.
Chapitre 22, le policier prend un fiacre et le cocher lui demande « à quel endroit [il] voulait se rendre exactement »: « Sa question ne me plut pas mais je ne lui en tins pas rigueur. » Remarquable mansuétude.
Chapitre 26, une femme a "un regard si limpide qu'on pouvait s'y égarer, et un sourire peint à l'encre de la compassion."
Chapitre 32, Elisabeth fait le mur toutes les nuits pour rejoindre Isaac « mais l'homme était un rêveur, il était resté sage ».
Chapitre 46, notre héros comprend que son supérieur l'a trahi car l'odeur « âcre et rance » de l'émissaire de la Couronne flotte à Scotland Yard, désignant ainsi ceux qu'il a subornés.
Etc.
En fait, ce qui ne fonctionne pas dans ce roman du XIX° écrit au XXI° siècle, c'est cette fausse candeur, fausse parce Utroi n'écrit pas une ligne sur les turpitudes des aristocrates anglais sans penser à l'affaire Weinstein ou au prince Andrew, faisant de son roman historique un pastiche laborieux.
C'est dommage parce que Wendall Utroi a l'air d'être un type bien et qu'on le sent sincère dans ses indignations.
En fait, en temps normal, j'aurais abandonné ce livre. Mais hier matin je me sentais en mode pré-covid, que personne ne m'approche, je reste sous la couette avec un grog bien dosé et un truc pas prise de tête à lire.
Et bien dites donc, le soir même, j'avais fini « La Loi des hommes » et j'allais beaucoup mieux.
Alors littérairement, c'est vraiment nul, mais je vais faire un tour sur Doctissimo pour le recommander. 5 étoiles. Au moins.
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Well, well, well... L'intrigue est bonne : les bas fonds londoniens de la fin du XIXème siècle forment le décor idéal du trafic d'enfants et de jeunes, filles comme garçons, qui n'ont que la survie pour ambition.
Le Londres de ces années-là est bien dépeint et nous fait relativiser le manque de certaines de nos denrées dans les supermarchés.
Les personnages sont intéressants, le détective principal, formidable. Mais pour le reste...
C'est franchement mal écrit, un peu niaiseux et moralisateur (voire philosophique) sur la fin...
J'ai fini ce roman pour connaître la résolution de l'intrigue mais j'avoue avoir lu en diagonale les derniers chapitres, longuets et mièvres...
Franchement, je ne comprends pas l'engouement de certains. C'est pour moi un roman de gare.
Et j'en suis bien désolée...
La mise en abyme, l'histoire du manuscrit découvert par hasard, l'engouement d'un fossoyeur qui se met à la lecture plutôt qu'à la pêche, est également désolante. Sans compter l'épisode du "gendre noir" qui ne présente aucun intérêt, est franchement déplacée...
Je n'ai décidément pas aimé...
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