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Critique de Kittiwake



A la première manipulation, l'ouvrage impressionne. Par son épaisseur, son poids, et la densité des pages emplies d'une écriture serrée. La couverture est intrigante, montage d'un tableau de le Caravage, avec qui on fera plus amplement connaissance plus tard. Et le papier, comme la couverture sont doux au toucher. C'est un détail que je m'étonne d'avoir noté, n'étant que peu attachée à l'objet livre. Ce qui compte pour moi ce sont les histoires. Et ici c'est du lourd, et pas seulement en raison des presque 700 pages qui explorent le destin de trois personnages peu banals.

Johanna Brücke, mais on devrait plutôt l'appeler Rachel Rosenbaum, a été engagée pour soulager les souffrances d'un homme qui vit ses derniers jours. Dans le château discret où vit cet ancien officier nazi, entourée de ses serviteurs, est hébergé un jeune garçon dont l'aspect juvénile masque son âge véritable, qu'il justifie par une atteinte hormonale ayant stoppé sa croissance.

Ce trio joue un jeu de dupe, chacun s'abritant derrière un portrait construit. Mais le plus extraordinaire est bien sûr Lucian que Johanna écoute avec doute et fascination tant ce qu'il lui raconte dépasse l'imagination…

Sans vouloir révéler le secret de ses personnages au lourd passé, le roman nous entraine « à travers l'espace et à travers le temps » avec une virtuosité prodigieuse. du Moyen-âge à la peinture italienne du 17è siècle, de la seconde guerre mondiale aux années 70, période à laquelle se déroule l'histoire contée. Peinture, musique, botanique, thé … les domaines d'expertise sont multiples.

C'est brillant, érudit, et laisse supposer l'énorme travail de documentation en amont, ce qu'attestent les annexes en fin d'ouvrage.

Mais au-delà des connaissances, l'art de les transmettre par le biais de ce roman foisonnant est remarquable : on ne s'y ennuie pas une minute.

On s'attache aussi aux personnages et en particulier à cette femme blessée par la vie venue accomplir ce qu'elle considère comme son devoir, et qui se laissera manipuler par ses hôtes.

Mention particulière pour l'enfant mystérieux :

« La véritable question est de savoir où commencent l'illusion et la manipulation ».

Folie ou irruption du merveilleux : chacun fera son choix….

C'est une très belle découverte dont je remercie l'auteur, qui m'a permis cette superbe escapade littéraire.

Un conseil d'utilisation : se munir d'une tablette ou d'un ordinateur pour apprécier encore plus les descriptions des tableaux de Michaelangelo Merisi
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