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Critique de RChris


RChris
23 septembre 2018
16 millions de pages de rapports ont été déchirées et stockées par la Stasi dans 16 mille sacs que la RFA n'a pas eu le temps d'incinérer. Grâce à un logiciel, l'Allemagne réunifiée a restauré les documents et a recomposé des vies à partir de ces confettis. Dans le roman, les fractions de pages ont été assemblées et numérisées, elles relatent une histoire qui vient bousculer aujourd'hui les souvenirs de Jeff Valdera, le narrateur. Frida lui reproche d'avoir aidé la Stasi à arrêter son père alors qu'adolescent il passait ses vacances à l'hôtel Waldheim. Il va devoir revisiter ses souvenirs éclairés par les rapports fournis par la jeune femme.

La couverture -et c'est rare que l'on parle de la couverture- est illustrée judicieusement par un tableau mis en abyme. Mais dans ce roman, la deuxième image est modifiée; elle revisite la première à partir d'une nouvelle perspective. le roman est en effet construit à partir de traces mémorielles, celles des souvenirs d'un adolescent qui avait 16 ans en août 1976 et qui se trouve confronté, plusieurs décennies plus tard, à celles des écrits de la Stasi durant la guerre froide. Effacés par le temps ou déchirés avant la chute du mur de Berlin de 1989, ces souvenirs étaient en miettes. Emboités, ils construiront un puzzle qui redessinera une histoire bien différente de celle, initiale, du seul souvenir humain.

Intrigant n'est ce pas ? Ce roman l'est tout du long.

Le roman est original dans sa construction comme un jeu de go ou un jeu d'échecs dont les pions sont les vacanciers de l'hôtel.
François Vallejo mène une progression magistralement développée par petits bouts au travers d'un palpitant duel de mémoire. Son dernier roman distille dans un contexte historique une atmosphère mystérieuse qui nous accroche.

Hôtel waldheim est inscrit sur la première liste du Goncourt.

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