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Critique de mfrance


Après avoir terminé "dans l'ombre du brasier" de Hervé le Corre, il me fallait en apprendre davantage sur la Commune de Paris et lâcher la fiction pour la réalité.
Aussi je me suis jetée sur cet insurgé de Jules Vallès !

Jules Vallès, un révolté à la plume vive, au substantif énergique, verbe haut, adjectif catégorique et adverbe décisif, qui tout au long de cet ouvrage fait la preuve de son talent de journaliste engagé et de polémiste enragé.
Il n'a pas sa langue dans la poche, Jules Vallès. Ah, que nenni. Et il passe à la moulinette de sa fureur la fin de règne du Badinguet (ou Napoléon III !) où le bourgeois se pavane et s'enrichit quand l'ouvrier se fane et s'appauvrit !
"Tiens, quand on ne croit ni à dieu ni à diable, on devrait se faire prêtre ! on a au moins des hosties à manger ! Toi, imbécile, tu es l'hostie qu'on mange !"
Jules Vallès a vécu la guerre de 70 et la fin de l'Empire interné, les autorités craignant, à juste titre, ses idées révolutionnaires et sa plume assassine ! Libéré à la chute de l'empereur, il subira le siège de Paris et participera bien entendu à l'aventure de la Commune, de l'exaltation des débuts au désastre final, couronné par la Semaine Sanglante du 21 au 28 mai 1871.

Au jour le jour, tel un journal de bord, en un récit haletant, à chaud, pris sur le vif, Jules Vallès nous conte sa propre expérience. Tranches de vie, en courtes scènes, percutantes, souvent en forme d'anecdotes.

Le principal intérêt de cet ouvrage est de nous embarquer en première ligne, au coeur de l'événement, chose d'autant plus aisée que la plume particulièrement acerbe et vivante de Jules Vallès propulse le lecteur directement dans les rues de Paris et sur les barricades et lui fait sentir l'immense espoir soulevé par la Commune au coeur des insurgés, tout en le mettant également aux prises avec les dissensions et conflits des communards.

Jules Vallès dédiera ce livre en 1885 "aux morts de 1871. A tous ceux, qui, victimes de l'injustice sociale, prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent, sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des douleurs."
Il aurait aussi bien pu le dédier aux victimes de tous les combats futurs !
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