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Critique de Laureneb


Dans l'Enfant, la révolte de Jacques s'adressait à ses parents, sa mère qui le battait et l'humiliait - pour son bien, son père qui l'humiliait et l'abrutissait à force d'apprentissage de latin et de grec - pour son bien. Et plus généralement, l'Ecole était le lieu de l'humiliation et de la souffrance - pour le bien de ses élèves, Jacques sort bachelier, ce qui lui offre une stature sociale.
Dans ce deuxième tome, la révolte s'élargit, Jacques est en colère contre l'Ecole qui l'a gavé de citations des auteurs mais ne lui a pas permis de réussir à vivre. Pour survivre, il faut avoir des relations, des recommandations, être prêt à "lécher" les bottes pour gravir les échelons. Or, Jacques est incapable de compromis, et sa révolte s'étend à ce régime qui prive les hommes de liberté, et à cette société de classes qui laisse certains hommes vivre dans la misère. Mais nulle épopée à la manière de Hugo dans la description des barricades, Jacques est dans l'action mais sans comprendre.
C'est aussi la naissance progressive d'un écrivain, qui se rend compte qu'il ne peut écrire sur commande ou selon son imagination, mais qu'il faut qu'il parte de ce qu'il vit, de son expérience de souffrances et de misères. En tant qu'historienne, j'ai apprécié cette peinture du XIXème siècle dans les milieux qui ne sont pas encore bohèmes, ce quartier latin vu du côté de ceux qui n'ont pas réussi. C'est un autre regard que Balzac où l'ambition peut réussir, là toute tentative est vouée à l'échec. Toujours beaucoup d'émotion aussi de voir cette description si négative de la connaissance et des études qui sont destructrices.
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