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Critique de chapochapi


Dans ce second roman, après" L'Enfant", Vallès raconte son parcours de jeune diplômé en quête d'une situation.
Il aspire à la liberté, à la République, au bonheur, mais se heurte à ses parents toujours plus soucieux de leur image que des aspirations de leur fils ; mais il se heurte à une société craintive et dictatoriale dans laquelle il n'est pas bon d'être républicain ; mais il se heurte à la misère qui le fait courir partout pour trouver une place honnête.
Cette famille et ce contexte social créent une situation oppressante avec laquelle le jeune bachelier se bat, pour survivre et pour rester lui-même. Mais ce n'est pas facile, lorsque l'on a des lettres, de trouver une situation. Jeune diplômé, il a trop d'éducation et est trop âgé pour se tourner vers les métiers manuels qui lui assureraient une situation. Trop d'éducation et trop d'idéaux lui font refuser le déshonneur, l'humiliation quotidienne et les pistons des bonapartistes. Mais, pour autant, Il n'est pas assez formé pour trouver une situation d'intellectuel indépendant.
La seule possibilité ? l'enseignement, comme son père. Mais aussitôt se dresse l'image de ce père haï et longtemps incompris, de cette école blessante pour les élèves, méprisante pour le personnel qui se trouve en bas de l'échelle, sûre de son droit, de son pouvoir et, finalement, qui échoue à faire entrer les détenteurs du bachot dans la vie active.
S'il rejette ce chemin tout tracé pour lui (il est "né dans l'enseignement", comme il ne cesse de le répéter), le jeune Vingtras n'a plus qu'à vivre en miséreux, dans la bohème de Paris, avec le peu d'argent qui lui est envoyé tous les mois. Et il lui en faut, du courage, pour ne pas succomber à la tentation du vice, au désespoir, au bonapartisme.

Dans ce roman assez sombre, la plume de Vallès fait encore des merveilles. Que de légèreté pour parler de ses malheurs personnels, quelle ironie, quelle désinvolture pour nous montrer les petites joies d'un jeune homme qui se cherche, ses grandes misère et la situation absurde et malsaine dans laquelle il se trouve ! Par cette écriture foncièrement lyrique, on vit les bafouillements, les incertitudes, les pantalons troués de ce héros qui parvient à nous faire sourire de ses malheurs. La vie décrite est peut-être sombre, mais le roman, bien qu'il frappe efficacement là où ça fait mal, est assez léger.
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