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Critique de saigneurdeguerre


Mesdames et Messieurs, j’ai été commis d’office, en qualité d’avocat, dans cette pénible affaire familiale pour défendre JACQUES, honnête père de famille, victime d’un complot familial visant à lui faire endosser tous les péchés de la Terre.
En face de lui, son épouse Martine, libraire de profession, s’acharne à le déstabiliser en usant d’un langage perfide dont mon client, Jacques, malgré une évidente bonne volonté, ne saisit pas tous les sous-entendus proprement féminins, émis sur une longueur d’ondes qu’il ne capte pas.
Hélas, ce pauvre homme ne peut même pas compter sur sa propre mère, Antoinette, nonagénaire qui soutient la cause de sa belle-fille. Mesdames et Messieurs les jurés, peut-on décemment apporter du crédit aux propos de cette dame nonagénaire ? Je vous le demande…
Abordons maintenant, si vous le voulez bien, le plat de résistance de ce menu : les belles-filles !
Qui n’a pas de belles-filles ne saurait comprendre les turpitudes qu’elles peuvent faire subir à leur beau-père.
La première que je citerai à comparaître est Stéphanie. Madame travaille dans les assurances et, du coup, harcèle son beau-père parce que la maison dans laquelle celui-ci l’accueille, gratuitement, ne répondrait pas, selon elle, à des normes de sécurité optimales. Mais une maison bretonne n’est pas une centrale nucléaire que diable ! Sous prétexte que Madame est enceinte, elle mène une vie d’enfer à son entourage même si son beau-père est le principal visé.
La deuxième ne vaut guère mieux que la première ! Laura aussi pourrit la vie de son entourage par ses exigences folles ! Madame, qui est à la fois agressive et rancunière, ne mange que végétarien bio ! Non, mais, rendez-vous compte ! A-t-on jamais vu un réveillon de Noël familial végétarien ? Hein ? Alors que mon client s’est donné corps et âme pour cuire une splendide pièce de viande, Madame Laura fait son petit caca nerveux ! Inadmissible ! C’est pourtant Jacques, mon client, qui est l’accusé, lui qui est allergique aux animaux et à qui Laura impose la présence d’un chien trouvé tout puant au risque de provoquer l’asphyxie de son beau-père… Qui n’a pas d’autre choix que de se taire ! Vilenie supplémentaire, elle a baptisé Jack le chien trouvé !
Et puis, comme si deux névrosées ne suffisaient pas, ne voilà-t-il pas qu’arrive Jeanne : une sommelière ! Vous trouvez que c’est un métier pour femme, vous ? Cette nouvelle-venue dans la famille Le Guennec n’a jamais connu son père et a donc été élevée par sa seule mère, à Marseille ! Et hélas, subissant la mauvaise influence de ses origines, elle supporte l’Olympique de Marseille alors qu’elle se trouve invitée à Rennes, et elle ose le proclamer allant jusqu’à souhaiter la Victoire de Marseille contre le club que soutient Jacques en bon Breton ! Que de provocations !
Et si encore, mon client pouvait compter sur ses fils ! Même pas ! L’aîné, Matthieu, est un homme faible, entièrement sous la coupe de sa femme, Stéphanie. C’est lui qui accomplit toutes les corvées domestiques.
Quant à Alexandre, le benjamin, il se laisse aller en travaillant pour les disciples d’Emaüs. Aucune volonté.
Le dernier, Nicolas, est un cuisinier renommé mais il est doté d’un caractère colérique qui l’empêche de rester longtemps avec la même fiancée. Comment voulez-vous que Jacques ne commette jamais d’impairs en confondant la dernière avec l’une des précédentes ?
Dans ce drame familial, mon client, Jacques, excellent père de famille, mari dévoué, ingénieur au service de son entreprise n’est guère soutenu par ses enfants et est harcelé de toutes parts par la gent féminine… Et c’est lui le bouc émissaire qui aurait soi-disant tous les défauts de l’univers !
S’ils étaient en âge de témoigner, j’appellerais à la barre Paul et Jules, les petits-enfants de Jacques et de Martine. Eux, guidés par la sincérité de leur innocence, vous diraient tout le bien qu’ils pensent de leur papy.
Comme vous pouvez le constater, Mesdames et Messieurs les jurés, mon client ne saurait accepter de porter sur ses frêles épaules tous les péchés de l’univers qu’un complot féministe tente de lui faire endosser. C’est pourquoi, je n’en doute pas, vous le laverez de tout soupçon de machisme et ferez savoir, en bonne justice, que Jacques est un excellent mari incompris, un beau-père exceptionnel, un père dévoué, un fils fidèle et un grand-père exemplaire. Je vous remercie.


Critique :
Bien qu’agréable à lire, cette comédie familiale gentillette n’a pas l’originalité de « Mémé dans les orties » de la même auteure. Les personnages me font tous penser à des gens que je connais, et je suppose qu’il en sera de même pour la plupart des lecteurs. Que les personnes qui aiment les « happy end » se réjouissent, ce livre est écrit pour eux.
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