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Critique de LesFacesLitteraires


Pour être sincère, c'est le seul roman de l'auteure me transmettant de l'exaspération. Je n'ai pas détesté, loin de là, juste que cette oeuvre soit tellement pleine de jugements, de faux-semblants, de fierté ; c'est forcément dérangeant. La rancoeur est une émotion difficile à supporter, et habituellement je passe un bon moment avec les livres de Aurélie Valognes, pour « En voiture, Simone ! », ce n'est pas le cas. Tout est dans l'exagération, l'humour est inondé par l'amertume, et les personnages sont hypocrites. Certes, le récit donne une vision de la belle-famille, pas toujours raccord et le sujet est intéressant ; sauf qu'il est traité avec excès à chaque rebondissement. Et d'une autre part, l'ensemble n'est pas réellement développé, bien souvent les passages et dialogues sont expédiés, l'histoire est brusque et rapide.

Jacques n'est pas un mauvais père, mari ou beau-père ; mais il a son caractère et n'est pas toujours délicat dans ses propos. Je me suis attachée à ce personnage pour une seule raison, la compréhension. Son besoin de rester chez lui tranquillement avec ses habitudes, son honnêteté parfois grossière, ses exigences de temps en temps oppressantes pour les autres. Il est imparfait, entièrement, et pourtant c'est le seul protagoniste du roman à être sincère. Cependant, je n'ai pas eu droit à sa voix personnelle, cela est regrettable ; ses pensées les plus profondes manquent à l'appel et laissent un mystère peut-être superflu. Jacques est un héros à lui tout seul, un homme jugé alors qu'il reste lui-même ; ses véritables défauts étant l'inattention et des impairs discutables.

Du fait de mon ressenti concernant les personnages, sur ce paragraphe, je vais tenter de les décrire pour la plupart. Ils sont de mon point de vue, secondaires, malgré une observation d'ensemble. Martine est la mère de la famille le Guennec, certes, sa crise de femme souhaitant faire ce dont elle a envie après plus de quarante ans de mariage, est légèrement pathétique ; néanmoins, cela est admirable. Je ne l'envie pas, je suis déjà moi-même comme ça. Il faut savoir penser à soi et c'est ce qu'elle compte faire. Elle sait être autoritaire, je crois que je l'ai bien aimé. J'ai une préférence pour Antoinette, la maman de Jacques, c'est une femme avisée, pleine de bons conseils. de plus, sa gentillesse est douce comme une peluche, en revanche, elle n'est pas si présente que ça dans le récit. Laura et Stéphanie m'ont mise sur les nerfs, je n'ai pas réussi à les apprécier à leur juste valeur ; elles ne montrent pas leurs qualités. Heureusement, Jeanne est plutôt agréable, une belle-fille correcte et perdue. Les fils font partie de l'intrigue ; or, ils ne participent pas concrètement à l'histoire.

Une lecture originale, c'est certain. Cependant, beaucoup d'aspects sur cette histoire m'ont fait grimacer. Les protagonistes sont désolants, je ne sais vraiment pas quoi penser des sentiments partagés entre eux. D'ailleurs, les émotions communiquent de la perplexité et de l'agressivité. Aucune douceur, ou allégresse en dehors de la fin ; et j'ai eu la sensation de tourner en rond avec ce livre. Beaucoup de répétition et de piétinement, alors que l'oeuvre est courte. En outre, on discerne des touches de mystère, je n'ai pas trouvé cette notion indispensable, surtout avec un récit succinct et étant sur un style très allégé. L'action est sans répit, c'est d'ailleurs mon plus grand reproche ; des événements sans queue ni tête et très imagés. Au fond, j'ai été à deux doigts d'être entièrement déçue par « En voiture, Simone ! ».

L'écriture de l'auteure n'est pas forcément très différente de ses autres romans. Néanmoins, dans ce texte, la simplicité est de mise, et l'humour n'est pas harmonieux. Les dialogues ne sont pas recherchés, certains sont heureusement enrichissants. Aurélie Valognes écrit avec la troisième personne du singulier, et je n'apprécie pas vraiment ce style-là, cela entraîne beaucoup de lacunes sur le développement. Évidemment, c'est fluide ; sûrement à outrance. Habituellement, sa plume me séduit suffisamment pour estimer dans le bon sens ma lecture, là, je suis tout simplement indifférente.

En bref, je ne suis pas convaincue par ce titre de l'auteure. Pour l'instant, c'est ma seule mésaventure avec Aurélie Valognes. Malgré tout, le personnage de Jacques est légèrement attachant, et particulièrement pour moi, je me sens proche de son style de vie. Pour les autres, en dehors de Antoinette, Jeanne et Martine, je n'ai ressenti que de l'amertume ou un détachement profond. le récit est clairement nouveau, jamais abordé ; il est instructif, dommage qu'il soit dans l'excès et mal introduit. « En voiture, Simone ! » raconte l'histoire d'une famille souvent en tension, où les mots peuvent blesser et où les opinions ne prennent pas de gants. Les sentiments extraits de ce livre sont pour moi néfastes, et ne correspondent pas du tout à mes valeurs de vie. le récit est naturel, sans être sincère ou vrai ; cette comédie familiale m'est passée au travers. La plume de Aurélie Valognes est cette fois frustrante, la manière dont elle a écrit ce synopsis me laisse un goût amer. Ce n'est aucunement généreux ou chaleureux, tout juste léger et divertissant.
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