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Critique de Nieva


Nieva
08 février 2015
Voici un texte qu'on ne peut facilement classer, un OVNI. Il s'agit d'un récit qui tient de l'autobiographie et du conte philosophique. Un mélange des genres audacieux. L'objet est très beau — belle couverture, beau papier —, très agréable à manipuler.


Louis van Delft nous raconte tantôt des moments clefs de sa vie, notamment son enfance pendant la deuxième guerre mondiale et dans l'après-guerre, tantôt ses pérégrinations dans le cosmos, tel un Petit Prince, échoué sur notre planète Terre, puis errant dans l'espace en direction d'une planète imaginaire, la planète Moralia.


Les moments autobiographiques sont touchants, très éclairants. Ils nous permettent de comprendre les blessures de l'enfance et dépeignent les années sombres du 20e siècle avec beaucoup de justesse.


Le style est simple, direct, élégant. J'aurais aimé que ces moments prennent plus de place dans le livre.


Les passages philosophiques sont déconcertants et frisent le délire ! Mais c'est peut-être adéquat pour parler de sagesse et de folie ! Notre héros rencontre sur Moralia écrivains et philosophes de diverses époques et contrées, il dialogue avec eux et tâche de remédier à sa mélancolie, de trouver le chemin du bonheur, de comprendre le monde et la nature humaine. L'idée est plutôt alléchante mais le récit manque de jalons, de cadre, il n'y a pas de véritable intrigue.


Ribambelle de jeux de mots, métaphores en veux-tu en voilà, le langage devient parfois indigeste. Références, allusions et citations en nombre hâchent le texte et ne sont pas toujours très claires, malgré les notes de fin de volume. Quelques vérités profondes ressortent de ce voyage étrange sur Moralia. Mais le final qui fait se rencontrer notre pèlerin et Hitler m'a perdue en chemin.


La question qui se pose est : est-ce que le mélange des deux genres est réussi ? Je dirais que l'émulsion n'a pas abouti ; l'autobiographie et le conte philosophique se côtoient sans se mêler : alternance équilibrée dans la première moitié du livre puis prédominance du conte dans la deuxième moitié avec l'apparition du personnage exubérant de Stultitia.


Je conseille cette oeuvre à des lecteurs épris de philosophie et qui cherchent un livre atypique. Mais attention OVNI ! On ne peut pas oublier un tel texte, mais quand on referme le livre, on n'est pas sûr d'avoir tout compris... On reste... perplexe. C'est peut-être le but...
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