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Critique de 5Arabella


Il s'agit d'un premier tome d'un long cycle, la trilogie de Lyonesse. le jardin de Suldrun paraît en 1983, dans la dernière partie de la carrière d'écrivain de Jack Vance.

Nous sommes dans Isles Anciennes, un ensemble de terres situées quelque part entre l'Irlande, la Bretagne, l'Aquitaine, la Galice. Supposées disparues à une époque non précisée, comme l'Atlantide. Même si nous restons dans l'univers des Isles Anciennes, un lien est établi avec notre monde, par le biais de la famille du roi Arthur, dont l'ancêtre serait originaire des Isles, qu'il aurait fuit à un moment donné. Cela permet de faire le lien avec le monde de la légende arthurienne, même si, tout au moins dans ce premier volume, c'est un lien très tenu, le monde de Jack Vance étant relativement différent. Les Isles Anciennes sont un territoire où la magie a cours, et dans lequel les créatures des contes de fées et de la mythologie celtiques sont présentes. Une présence relativement discrète, à des endroits plutôt délimités.

Nous suivons d'abord une princesse, Suldrun, à partir de sa naissance. Une princesse peu aimée, qui se réfugie dans son monde intérieur, et qui a la force de refuser un mariage qu'elle redoute. Il y a aussi un jeune prince d'un autre royaume dont la route va croiser celle de Suldrun. Il y a aussi un enfant-prince, Dhrun, enlevé et élevé par les fées, qui doit très jeune affronté seul le monde, sans savoir qui il est et poursuivi par une malédiction. Il y a des rois, et en premier lieu Casmir, le père de Suldrun, qui intriguent et veulent d'avantage de terres et de pouvoirs. Il y a les terribles Skas, des guerriers redoutables, qui se sont déclarés ennemis de tous les autres hommes, et qui profitent des faiblesses et antagonismes des royaumes des Isles Anciennes pour conquérir de plus en plus de territoires. Il y a les sorciers, censés ne pas s'occuper des affaires politiques, mais dont certains sont en embuscade, pour prendre plus de place. Il y a enfin le monde des êtres magiques, fées, géants, trolls etc qui interfère par moments avec celui des hommes. Il serait dommage d'en dire plus, pour ne pas enlever le plaisir des surprises que Jack Vance réserve à ses lecteurs.

J'ai été surprise au début de ma lecture, ne retrouvant pas Jack Vance, tel que je l'ai connu dans d'autres de ses livres. le démarrage de jardin de Suldrun est relativement lent, mélancolique, nous suivons pas à pas Suldrun et Aillas, sans que beaucoup de faits surviennent. C'est poétique et subtile. Dans le deuxième tiers du livre, les choses s'emballent, avec les aventures du Dhrun et Aillas, qui luttent pour leur vie et leur liberté. C'est un peu dans la veine d'autres livres de Jack Vance que j'ai lu : des personnages roublards, qui trichent et volent, une actions trépidante, où des désastres tombent sans cesse sur les pauvres héros qui ont toujours un temps de retard, mais qui grâce à leur intelligence, esprit d'initiative et persévérance arrivent toujours à éviter le désastre total. Je reprocherais à cette partie, malgré sa grande efficacité, un aspect un peu invraisemblable et mécanique, même si c'est très virtuose. Dans le dernier tiers enfin, nous revenons à une vision plus globale du récit, les diverses intriguent en cours trouvent leur aboutissement. C'est d'ailleurs très brillant, la façon dont la trame d'ensemble surgit devant le lecteur, alors qu'on était un peu perdu dans des actions parallèles diverses et des aventures qui semblaient éparses et sans lien entre elles.

Le livre est assez disparate : la première partie, poétique et assez lente, des moments d'action trépidants, des moments très drôlatiques, des passages qui s'apparentent à l'univers et règles des contes de fées, des passages guerriers et stratégiques etc. C'est un peu désarçonnant quelquefois, mais au final l'auteur s'en tire très bien. Tellement bien, que l'on se demande comment il va pouvoir continuer le récit, dont on pense que nous avons saisi maintenant l'essentiel. Mais je fais confiance à Jack Vance pour nous surprendre dans le tome suivant.
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