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Critique de Franz


Un peu de « branluche » pour « colmater les crevasses ».
Wyst, petite planète de l'amas d'Alastor, est peuplée de trois milliards d'habitants appelés Arrabins concentrés dans Arrabus, la mégapole d'Uncibal. Boire, manger, se distraire constitue le credo d'une société égalitaire méprisant le travail et le talent. Si le système pourvoit au logement collectif dans des blocs et à la nourriture insipide mais roborative dans des cantines, l'économie est au bord de la ruine et un conseil des sages, les Chuchotements part sur la planète Numénès exposer un plan de réforme au Connatic, gouverneur suprême des trois mille planètes d'Alastor. Entretemps, Jantiff Ravensroke, voyageur en provenance de Zeck, débarque à Uncibal et se trouve absorbé comme des milliers d'immigrants dans l'immense cité d'Arrabus. Affecté au bloc 17, Jantiff découvre les autres occupants de l'appartement, Esteban et Skorlet, deux Arrabins de souche ainsi que l'égalisme. Tout est mis en commun. Nul savoir-faire qui mettrait l'individu au-dessus des autres n'est accepté. Jantiff verra ses biens dérobés et ses connaissances exploités sans vergogne avec en retour morgue et mépris. Pacifique et adaptable, Jantiff espère trouver amitié, entraide et peut-être amour mais tout est verrouillé derrière des apparences libérales et surtout, en soupçonnant un complot considérable, il va être traqué, pourchassé, obligé de se réfugier dans les Terres étranges, un no man's land loin des lois d'Arrabus.
3e roman du recueil des Mondes d'Alastor, Wyst est le plus captivant bien que les deux autres exercent un charme puissant. le lecteur d'aujourd'hui peut y lire une critique simpliste du système communiste mais il est facile de passer outre une vision aussi réductrice et partisane. L'intérêt est ailleurs, dans la mise en place d'un traquenard d'une envergure démentielle, dans la découverte d'une planète étonnante à travers le regard juvénile et scrutateur de Jantiff. L'errance dans les badlands, l'acharnement déployé par Jantiff pour survivre, s'adapter et prospérer sont remarquables et prenants. Jack Vance revient à son antienne du self made man où plus prosaïquement à un lâcher en milieu hostile d'un homme seul, acculé et obligé de se dépasser pour sortir d'un étau mortel. Jantiff est un artiste paysagiste, observateur, déductif et raisonnable et non un baroudeur aguerri. Ses qualités lui seront néanmoins vitales. Loin d'être bâclés, le dénouement et l'épilogue sont ouverts et réjouissants.
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