Ouvrir un livre de
David Vann, ce n'est plus anodin pour ma part. Depuis son glaçant
Sukkwan Island, l'intime conviction d'être exposée à l'amertume de la vie ne se départit de moi quand vient le moment d'effeuiller les mots de
David Vann. L'estomac noué. Un contact avec le drame, la violence semble inévitable. Et le besoin de reprendre son souffle également.
À ce contact, il est étrange de l'écrire, de le penser mais j'ai cette impression folle que l'on en ressort grandi, bouleversé, anéanti peut-être, mais avec cette sensation d'avoir puisé dans l'horreur, la noirceur, un supplément d'âme, une puissance insoupçonnée. La nature omniprésente y est certainement pour beaucoup.
Je ne sors jamais indemne d'une lecture de
David Vann.
Aquarium....on y apprend beaucoup sur le monde englouti, un monde à la fois magique, majestueux, éblouissant « Ils étaient les émissaires d'un univers plus vaste. Ils représentaient les possibles, une sorte de promesse » ... oppressant aussi. En surface, la sensation d'oppression y est tout aussi présente, imposée par un passé ne pouvant distiller que rancoeur et haine.
Il est question de l'abandon d'un père dans ce roman, de la folie, de la rage, de la colère d'une mère, d'une fille avant d'être une mère, qui s'étire à l'infini, d'une confrontation familiale explosive, de sentiment d'injustice (il me hante encore celui-ci, c'est d'ailleurs un sentiment qui souvent m'accompagne), mais également, d'amitié, de rédemption et de pardon.
La noirceur éblouit, oui, parfois, grâce à l'amour et à la force de persuasion d'un enfant.
La touche finale, merci M. Vann est parfaite. Parfaite pour réfléchir et aller de l'avant, ouf !
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