Roca Pelada

Au poste-frontière du col de Roca Pelada, il ne se passe pas grand chose. Costa, qui commande le détachement militaire du pays 1, attend toujours qu'il se passe quelque chose, scrutant le moindre changement dans les montagnes avec ses jumelles, scrutant aussi les moindres gestes de ses ennemis du pays 2, dont le propre lieutenant, Gaitan, avec qui il entretient une relation d'inimitié cordiale, lui réserve une bonne surprise. Non seulement les changements abondent dans la montagne, sans que l'on ne sache de qui ils proviennent, mais en plus, une femme, rendez-vous compte, vient relever Gaitan pour le remplacer au pied levé. Et tout ce qui était déjà absurde dans cette histoire à 5000 mètres d'altitude ne le devient qu'encore plus à cette arrivée...

Après une traversée rocambolesque, toujours en mouvement, de la Patagonie, à bord d'un camion, Eduardo Fernando Varela nous mène cette fois, même si rien n'est nommé officiellement, dans la cordillère des Andes où, au contraire, chaque mouvement coûte, où tout est ralenti par une vie morne, où le moindre évènement est une véritable aventure. Ainsi le rocambolesque et l'absurde sont de nouveau omniprésents, les personnages tous plus truculents les uns que les autres, mais dans une version, forcément, plus alanguie, peut-être parfois même plus mélancolique, qui m'a, personnellement, encore davantage embarquée avec elle.

Deuxième lecture de l'auteur, deuxième réussite : je vais, donc, avec plaisir, poursuivre la découverte de son oeuvre.