L'homme à l'envers

Oui, y a du métier, ça se sent. Et l'autrice cherche l'originalité sans se priver d'utiliser malgré tout quelques clichés savoureux, c'est bien. Parfois le dialogue fait mouche ou la prose présente la réalité intérieure de tel ou tel personnage avec brio, parfois... le reste n'est que lenteur et répétition. Des chapitres entiers peuvent être sautés sans qu'on perde le fil de l'histoire, sans qu'elle n'avance d'un pouce, sans avoir rien d'autres que les mêmes réactions caricaturales des divers protagonistes, toujours les mêmes. L'un est sentencieux et plein de bon sens, l'autre est emporté et récite le dictionnaire, tel autre encore est économe de ses mots et juge les gens à leur hygiène corporel... La caractérisation radote, la personnalité de chacun n'influent jamais réellement le cours de l'intrigue, elles ne sont là que pour la décoration. L'entourloupe finale : "oh, je ne l'avais pas vu venir" est un minimum du genre et n'est pas si mal réussie. Autour, péripéties inutiles (le gang de motards racistes remporte le pompon du convenu et du gratuit) assorties de dialogues interminables et mal ficelés.
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