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Critique de 4bis


4bis
03 décembre 2022
En fait, je l'avais déjà lu. Il y a très longtemps. Plus de deux décennies. Ce qui ne nous rajeunit pas…
C'est JeffreyLeePierre qui, grâce à une de ses critiques, m'a donné envie de reprendre ce bouquin. J'en avais un souvenir tellement vague qu'il ne flottait plus dans mon esprit qu'une impression. Celle d'être passé à côté, de m'être un peu ennuyée malgré la pétulance d'un récit qui semblait exiger l'inverse. du haut de mon âge mûr, j'ai mis sur le compte de l'adolescente impatience cette rencontre presque manquée.
Ceci n'est donc pas la critique d'un livre, c'est plutôt une rêverie autour de la permanence de mon identité de lectrice. Parce que blanc bec ou plus, je me suis ennuyée presque tout pareil. J'avais imaginé que j'avais été trop obsédée par la relation amoureuse entre Varguitas et la tante Julia pour trouver du sel au reste. Et c'est vrai que sur cette seule trame romanesque, on ne capitalise qu'un intérêt limité : elle se moque de lui, finit par l'aimer mais ce ne sont pas les subtilités de caractère ou les raffinements d'analyses psychologiques qui étouffent le roman.
Les personnages sont des portemanteaux campés avec beaucoup de dérision et ce serait un contre sens de chercher autre chose en eux que les archétypes qu'ils incarnent. On est plutôt dans la fresque picaresque, le comique d'une course poursuite burlesque, le jeu savoureux d'une fiction entrelardée d'épisodes feuilletonesques délirants.
Parce que, bien sûr, l'essentiel de l'intrigue, la véritable quête du roman n'est pas l'amour et aussi appétissantes soient les formes de la tante Julia, le graal est bien davantage littéraire que plastique. Alors, le véritable héros du roman, c'est bien le double glorieux et misérable de notre scribouillard, c'est Pedro Camacho. Grandeur et décadence d'une plume toute puissante. Lorsque l'engouement du romanesque est capable de vous mener aux confins de la folie et de la ruine. Mise en abyme spectaculaire pour nous lecteurs qui réclamons toujours plus de péripéties, notre dose de fiction à n'importe quel prix.
A ce titre, sans doute que cette dernière lecture en date aura bénéficié de celle du Don Quichotte que je n'avais pas encore faite tandis que je découvrais La tante Julia et le scribouillard la première fois. Et à qui il arrive, peu ou prou les mêmes mésaventures. Sans doute aussi que j'ai été plus sensible cette fois à l'affectueuse tendresse qui se dégage des scènes familiales.
Il n'empêche que ni l'adolescente ni la femme adulte que je suis devenue n'ont été subjuguées. Visiblement, on ne se refait pas.
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