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Critique de marcossor


Lo más triste que puede pasarle a una persona, tener recuerdos de mentira.

Cela commence étrangement avec une histoire d'hippopotame. Un hippopotame que l'on retrouvera beaucoup plus loin dans le récit et qui réapparaîtra comme une mémoire lancinante, pas très compréhensible, et coûteuse. Pas à pas, c'est le récit d'une vie cachée ou oubliée qui est remontée à la surface, celle de Ricardo Laverde, pilote d'avion, que sa fille Maya et qu'une rencontre de hasard, Antonio Yammara, vont travailler obsessionnellement à retrouver.

Un vie cachée, secrète même, qui s'inscrit entre deux accidents d'avion qui décideront de sa vie, en dehors de lui. Celui qui décidera de sa vocation de pilote avant même sa naissance et celui qui mettra fin à son avenir. Entre les deux, il y a l'histoire de la Colombie, prise dans les illusion et mensonges du narcotrafic, entraînée dans la violence de la guerre à la drogue. Dévorés par la nécessité de mieux découvrir, de connaître et comprendre le passé qui les a condamné à ne vivre qu'à moitié, Antonio et Maya semblent butter sur une réalité sans raison, sans explication, simplement sur le bruit des catastrophes et sur le silence qui les suit. Si les choses ont été autrement avant, elles ne peuvent plus se rejouer. Les ressasser, c'est prendre le risque de s'y perdre, de s'y noyer. Il leur faudra apprendre à vivre, à revivre, avec des bribes de souvenirs toujours amputés ou déformés.

Un récit emprunt de fatalisme sur le poids de l'histoire, des histoires, et du silence trop grand qui les accompagnent, sur le besoin de savoir comme sur celui d'ignorer. le besoin de comprendre, de trouver le sens ou au moins la raison des choses nous entraîne irrésistiblement dans le récit de l'Histoire, aussi énigmatique, discrète et irréelle que cet hippopotame qui surgit dans la lumière des phares pour aussitôt s'éclipser dans la jungle soumise à une pluie équatoriale.

Solidement ancrée dans l'histoire colombienne, bien méconnue du lecteur occidental moyen, le Bruit des choses qui tombent nous la fait découvrir par la bande, en l'éclairant de l'intérieur. Au delà, il y a l'histoire, avec son grand H, et le rapport que chacun d'entre nous peut avoir avec elle, de l'ignorance à la fascination. Si Antonio a vite la conviction que cet homme taciturne qu'il a rencontré était un autre homme avant, lui aussi devient un autre homme une fois que L Histoire lui a mis la main dessus. Il en est un peu de même du lecteur à la sortie du récit. le bruit des choses qui tombent résonne encore dans le silence qui suit.
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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