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Critique de BazaR


C'est en lisant le magazine Zoo (http://www.zoolemag.com/) que je suis tombé sur une critique dithyrambique d'une réédition en intégrale d'un comics intitulé Ex-Machina : « l'un des comics les plus brillants du début du XXIe siècle », « redoutablement intelligent », « audacieux », « inventif » et j'en passe.

Empêtré dans une période de retour au comics je ne pouvais décemment pas passer sans me pencher sur ce précieux.
Et c'est aujourd'hui l'un des comics les plus sortis des sentiers battus que j'ai eu la joie de lire.

En 1999 un ingénieur civil de la ville de New York, Mitchell Hundred, tombe sur un objet bizarre qui lui explose à la figure. Non seulement il survit mais il se retrouve doté d'un étrange don : il discute avec les machines. Il peut par exemple ordonner à sa lampe de s'allumer à 50% ou à un pistolet de s'enrayer. Avec l'aide d'un vieux bricoleur russe idéaliste et d'un ancien policier plutôt blasé, il enfile un costar de super-héros et devient La Grande Machine.
Carrière courte et peu probante. Peu aimé par les flics, surveillé par les services secrets, il parvient à peine à maintenir le statu quo avec les « forces du mal », il raccroche les gants et le reste du costume au lendemain du 11 septembre et se lance dans la campagne pour la mairie qu'il conquiert contre toute attente grâce à son action héroïque (il a tout de même sauvé une tour).
Le récit est construit par deux lignes scénaristiques parallèles constituant le présent du maire et une ligne de flash-back contant des épisodes de la vie du super-héros. Les deux lignes du présent se croisent peu. L'une évoque des évènements de type thriller : tentative d'assassinat du maire, serial killer, morts étranges dans le métro, toujours intenses, au dessin violent et très cru. L'autre évoque les combats de société du maire, échos de ceux que l'on écoute aux infos et sur lesquels nous avons tous une opinion : un tableau « raciste » dans une exposition sponsorisée par la ville, le mariage entre homosexuels, école publique contre école privée, etc. La ligne flash-back est essentiellement présentée dans un ordre chronologique, comme dans la série Lost.

Les moments drôles succèdent aux instants embarrassants ou à la violence la plus insupportable, tout cela savamment mélangé et dessiné avec talent dans un style décrit dans l'introduction du livre comme « photo réaliste ». Réaliste, assez oui, mais photo assurément, car le mouvement n'existe pas dans ces dessins, même les scènes d'action sont comme des clichés : une chaise est jetée sur une fenêtre qui éclate et tous les objets et acteurs de la scène semblent pris de paralysie (les bouts de verre compris). Je m'y suis fait assez vite même si je préfère que l'on suggère le mouvement dans les dessins.

A tous ceux qui aiment les comics je leur conseille de visiter Ex-Machina qui leur offrira une nouvelle facette du comics. Quant à moi, je vais attendre avec envie le deuxième et dernier tome de l'intégrale.
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