Les licornes du Belöwan, tome 2 : Rébellion

_ L'aer, le ker..., dit Januar. Pourquoi les hommes n'ont-ils pasde magie ?
_ Malheureusement... soupira Flagherton, la mine sombre, la seule chose que les hommes maîtrisent est l'art de la guerre.

Kellnys était prise au piège.
BLING !
Au moment où l'une des statues tentait de s'élance dans sa direction, une flèche ricocha contre son crâne de pierre. Toutes s'immobilisèrent et tournèrent la tête dans la direction du projectile.
Un homme à la cape noire, perché en haut d'une coursive, braquait son arbalète sur les gardes mécaniques.
_ Flagherton ! Vous n'êtes pas prisonnier ?

... Elles parvinrent bientôt devant une cité à la fois majestueuse et lugubre. Composée de dômes à la blancheur laiteuse, la ville, la ville, comme toutes les îles suspendues parcourues jusqu'alors, était parfaitement déserte.
Aucune trace de vie. Pas le moindre elfe dans les environs. SiKellnys devinait la féerie qui avait pu régner autrefois dans cet endroit, elle devait bien admettre qu'aujourd'hui, il n'était empli que d'un sentiment de mal-être.
Comme si la mort rôdait.
Une émanation singulière flottait dans les airs.
_ Toi, aussi, tu sens cette odeur ? demanda Oj.
_ Oui, confirma Kellnys en fronçant les sourcils. C'est le parfum de la corruption. Restons sur nos gardes.

De sa corne étincelante, elle absorba une partie de la magie qui se trouvait dans les cristaux. Il s'agissait d'un ker ancien, pur, vieux d'une centaine d'années. Il produisit en elle un frémissement indescriptible.
_ Elles font quoi, là ? voulut savoir Januar.
_ Le plein de ker, je crois, expliqua Flagherton.

Sa voix était terrifiante et d'une puissance inouïe. À la fois tranchante et caverneuse, elle ne laissait place à aucune hésitation. Aucune pitié.
D'une beauté stupéfiante, l'Elfkenning mesurait presque trois mètres. Il avait une peau de braise qui scintillait comme si elle s'était nourrie des trois soleils de l'Enderal. De longues oreilles pointues encadraient son visage fin, tandis que des ailes aux plumes d'or flottaient dans son dos.

Une fois de plus, Saatna était en colère. Tout d'abord contre elle-même, pour s'être fait si facilement capturer dans la Passe des Brumes. Contre Januar et sa naïveté. Contre Prothéia, qui lui avait pris sa luminoria. Et contre le monde qui semblait décidé à laisser les licornes mourir dans le Belöwan.