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Critique de LoupAlunettes


"Louis Pasteur contre les loups garous", un titre et une couverture qui ne préparent pas pour autant au curieux mélange des genres.

Le sujet du célèbre personnage est d'ordinaire évidement réservé à des documentaires et fiction biographique, pour nous conter le caractère révolutionnaire des travaux de Louis Pasteur sur les microbes et l'importance de la stérilisation.
Flore Vesco ravit le personnage le temps de quelques pages pour le placer dans une aventure fantastique de son crû,
sans pour autant en atténuer la valeur de Pasteur.
L'auteure le rajeunit et lui redonne des contours plus comiques, ceux d'un étudiant un peu atypique qui mange, pense, respire la science.
En effet, le jeune Louis ne peut avoir une conversation sans en donner une version aussitôt traduite en mode chimie,
la composante ou le terme scientifique remplaçant nos mots communs.
L'auteure accompagnera le mouvement avec l'idée originale et drôle de Chapitres intitulés et introduits de la même façon.
Cela définira complètement le passionné de science qui sera le héros de l'histoire,
prodigieux dans son domaine mais
parfois un peu déconnecté des vraies relations humaines ordinaires.

Heureusement, il y a le personnage de Constance pour apporter la touche féminine à l'affaire et permettre au jeune de 19 ans de sortir le nez de ses éprouvettes et de ses cultures de microbes.

Ils se rencontrent là où se déroulent l'histoire,
dans un lycée où filles et garçons étudient séparément,
où Constance se trouve gratifiée de la responsabilité de Préfète des Filles.

Grâce à Louis, Constance aura la chance de sortir des sentiers battues, des conversations polies de bon ton et apprendra le fleuret, croisera même le fer
( à l'école des garçons, le visage masquée mais il ne faut en aucun cas le dire, elle a une excuse de se perdre ainsi dans le vestiaire des garçons).

Louis et Constance vont représenter un charmant duo face à un mystère qui les dépassera de plusieurs mètres de haut et laissera ses empreintes animales sur les lieux du crime.

Oui, crime il y aura.
Le pauvre concierge partira les pieds devant et son frère n'en mènera pas large,
le borgne n'ayant qu'oeil pour ouvrir le bon et voir venir la menace un peu tardivement hélas.

Qui du prétentieux Octave, préfet de l'école des garçons
ou du Doyen ou
du professeur de Chimie, M. Ragoût,
vagabonde en vraie peau de loup, crocs bavant, à la faveur de la lune?

C'est inévitablement quelqu'un de l'école,
fruit de l'enquête du duo et des déductions imparables de Louis.
La verve analytique et clinique est au début déconcertante puis si délirante, amusante.
Constante est au début excédée de ce manque de simplicité et de tact puis tombe peu à peu,
on peut le dire, sous le charme
( presque autant que son nouveau plaisir pour le fleuret).

Une bonne chose pour l'ami Louis
qui s'éveille aux mystère du beau sexe (presque aussi fascinant que la dissection ou l'observation de germes inédites).

C'est un roman dont le sujet fantasque peut aussi déconcerter, au début,
malgré l'enthousiasme engagé sur la belle réputation de la talentueuse auteure de " de Cape et de mots".
Et finalement cela nous promet d'être conquis,
un résultat réjouissant et sympathique.

Il y a peut de décors mais le jeu des personnages suffit à le faire oublier,
tout se joue astucieusement entre le dortoir des filles et celui des garçons presque uniquement.
Flore Vesco joue du caractère chaste des réputations,
des interdictions des uns pour aller chez les autres,
pour y faire défiler à tout va Louis, Constance et un loup garou,
sans que presque personne ne les surprenne.
C'est bien vu et dieu sait qu'il s'en passe des choses.
Un talent qui se confirme et une très chouette lecture.
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