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Critique de iris29


Par un long, si long après midi , je commencais cette lecture pour laquelle je remercie chaleureusement les Editions de la Martinière et Babelio...
J'aurais voulu étirer cet après-midi, que ma lecture dure longtemps, hélas je lis vite ! D'entrée, j'ai aimé Inga Vesper, l'auteure.

Il fait chaud ( mais pas chez moi...). Laissez-moi rêver que je suis à Los Angeles en 1958, dans un tableau de David Hockney.
Un quartier privilégié de Los Angeles, Madame rêve... Elle rêve d'une autre vie, une vie sans son mari, où elle serait peintre et non, femme au foyer..
Ruby est une jeune femme noire qui franchit la "frontière" chaque jour, pour aller travailler chez des Blancs. Joyce est sa seule patronne sympathique , qui ne s'arrête pas à la couleur de sa peau. Mais un jour, Ruby rentre dans la maison, les deux filles de Joyce sont seules, il y a du sang dans la cuisine, et la parfaite épouse a disparu.
Trois voix pour nous raconter cette histoire, trois Amériques...
Celle de Mick le policier, fraichement muté dans cet endroit si propret. Un homme.
Celle de Ruby , qui aspire à mieux, et qui en attendant aspire les sols des jolies maisons de blancs, en espérant réunir assez d'argent pour payer les frais d'inscriptions d'une université.
Et Joyce , l'épouse, la mère.
Très tôt, Mick se rend compte que Ruby pourrait l'aider, mais Ruby a-t-elle seulement envie d'aider un homme blanc ? On est en 1958 et un gouffre les sépare.
Il y a beaucoup de secrets derrière les palissades blanches et l'eau lisse des piscines.

Entre Mad Men pour l'époque et le portrait qui est fait des femmes au foyer et La Couleur des sentiments, pour la barrière entre les employées de maison noires et leurs patronnes blanches, ce premier roman est une réussite. Dénonçant le racisme, l'ignoble, le peu de place faite aux femmes, l'ennui, à égalité, la plume est tour à tour fluide , "picturale", et caustique.
Ruby est une jeune femme intelligente, volontaire, et fonceuse qui s'en prend pleine la figure tout le temps... Mick est un inspecteur qui n' hésite pas à franchir les lignes que la société édicte. Un peu plus sensible ou intelligent que ses collégues. J'ignore à ce jour, si on reverra ce duo, j'aimerai bien...
Ce roman est presque, presque un coup de coeur.
J'ai été gênée par une seule chose, les mots employés par Ruby lorsqu'elle est avec sa famille. Comme une impression de "non-raccord historique"...
Inga Vesper n'est pas historienne, elle n' a pas vécu les années 50. Elle n'est pas non plus américaine ( allemande vivant en Angleterre) . Son Long, si long après midi est comme un kaleidoscope d'influences diverses et variées complétement assumées. Sa vision d'une Amérique disparue, aux nombreuses fêlures, comme un immense hommage. Et l'on sent dans sa plume, qu'elle n'est pas dupe, qu'elle s'en amuse et ça a fait comme des ricochets sur le lecteur qui a l'impression de voir des gens s'agiter , lors d'un été caniculaire, alors que lui est tranquille installé sur une chaise longue au bord d'une piscine peinte par David Hockney...
Je me suis régalée !
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