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Critique de babel95


Une chaleur étouffante règne sur la Californie, ce 24 août 1959. La jeune Ruby Wright, vingt trois ans, femme de ménage, se rend chez Joyce Haney, une de ses patronnes. Mais rien ne se passe comme d'habitude : une des fillettes de Joyce, la petite Barbara attend à l'extérieur, seule. Alertée par les hurlements du bébé, Lily, Ruby se décide à entrer, monte à l'étage pour vérifier que tout va bien. La petite Lily est seule, affamée, elle n'a pas été changée. Alertée par Barbara Ruby redescend et entre dans la cuisine. Une cuisine habituellement immaculée… est devenue un lieu de chaos, le sol est recouvert de sang… Nulle trace de Joyce…..Ruby se met à crier.
L'inspecteur Michael Blanke, tout juste arrivé de New-York, et aussitôt chargé de l'enquête veille tout d'abord à relâcher Ruby, qui a été incarcérée. Giflée par une des voisines, la jeune fille a aussitôt été suspectée.
Lorsque le roman débute, nous savons que Joyce a choisi de quitter le 47, Roseview Drive. Nous connaissons le détail de sa matinée, mais pour autant, que s'est-il passé lors du long, si long après-midi qui a précédé sa disparition ?
Le roman d'Inga Vesper se situe en Californie à la fin des années 1959 ; Un long, si long après-midi nous dépeint les signes visibles du Rêve américain : superbes maisons, jardins entretenus, et les femmes et les hommes qui les incarnent. Femmes d'intérieur s'occupant de la cuisine, de l'entretien de la maison, de l'éducation des enfants, hommes d'extérieur, accaparés par leur travail et la réussite sociale. Un rêve ? Inga Vesper se charge vite de nous détromper et nous dépeint un monde d'apparence. Femmes sous tranquillisants, hommes volages…. La séparation stricte des rôle est étriquée et étouffante - le sexisme est bien là. Et un rêve aux couleurs blanches. le monde réservé aux Noirs est bien différent : c'est celui des logements insalubres, de la promiscuité, du chômage. On ne parle pas d'égalité des droits. Par ailleurs, les petites réflexions, les allusions ne se cachent même pas. le racisme est omniprésent. La jeune Ruby Wright est victime à la fois du racisme et du sexisme. Rendue « invisible » par son statut de femme et de noire, intelligente, ambitieuse, elle peut être l'aide dont l'inspecteur aurait bien besoin pour pénétrer un monde qui lui est totalement étranger et fermé et participer à dénouer une intrigue.
Lorsque je referme la dernière page du roman Un long, si long après-, au moment d'écrire ma critique, je suis partagée.
J'ai beaucoup aimé ce thriller de la fin des années 1950 aux Etats-Unis. Inga Vesper a su décrire un monde dans lequel régnaient racisme et sexisme d'une grande violence. Les personnages de Ruby et de Mick ont ma préférence, ils m'ont semblé particulièrement bien décrits. L'enquête est intéressante, et même si la solution de l'énigme est donnée rapidement, on prend toujours plaisir à chercher le coupable…
Pourtant, je suis gênée : il m'a semblé que les certains personnages secondaires du roman étaient décrits de manière très conventionnelle, à la limite du cliché. Les personnages du mari, Frank Haney, mais aussi le père et Joseph, le petit ami de Ruby, m'ont paru vraiment manquer de profondeur et ne m'ont pas convaincue.
Par ailleurs, j'aurais aimé retrouver des allusions à l'histoire, à la politique de cette époque, ainsi que des éléments culturels – allusions aux films, aux livres, aux chansons de la fin des années 1950, qui auraient pu mettre en valeur une intrigue originale.
Je remercie les Editions de la Martinière ainsi que Masse Critique de Babelio de m'avoir adressé le roman pour en écrire une critique. Je me réjouis de participer à une rencontre avec l'autrice Inga Vesper.
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