Un petit roman choquant, percutant, un brin écoeurant il faut bien l'avouer car Lee Anderson n'est pas vraiment le gendre idéal. Buveur et séducteur notoire, il nous décrit avec forces détails les corps des jeunes filles qu'il "baise"ainsi que l'acte lui-même. Oui, le langage est cru, très cru, à la limite de la nausée post-cuite. La scène de pédophilie notamment m'a interloqué et choqué.
Ce pastiche de roman noir est profondément malsain car, sur fond de lutte contre l'intolérance et de dénonciation de la ségrégation, j'ai quand même eu du mal à cautionner le machiavélisme profond du narrateur, assez antipathique, misogyne, provocateur, manipulateur, cruel, libidineux et j'en passe. le foisonnement de scènes pornographiques et déviantes font naître un malaise à l'écoute qui ne m'a pas quitté jusqu'à la fin (et pourtant j'ai lu le Marquis que j'ai trouvé plus philosophe que pornographe dans ses écrits que
Vernon Sullivan, pas la même époque sans doute).
Il faut reconnaître une écriture de génie, car, malgré cette atmosphère de plus en plus pesante et ce climat des plus putrides, on ne peut s'empêcher de vouloir savoir comme cela va se terminer (comme pour un vrai polar en somme). La fin est d'ailleurs assez suprenante. Au jeu de la provocation, Monsieur
VIAN nous donne ici une belle leçon de maîtrise de l'art macabre et pousse son lecteur dans ses derniers retranchements.
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