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Critique de JacobBenayoune


Les plats exquis de Nicolas laissent un arrière-goût d'amertume et les jours se suivent et deviennent écumeux dans une atmosphère marécageuse où les objets changent et les lieux étouffent. Rien ne dure jamais dans cette vie précaire où toute initiative devient absurde.

Dans "L'écume des jours", tout se passe comme dans un rêve, un très beau rêve presque réaliste qui tourne en cauchemar surnaturel. La vie paisible de Colin, héros sans qualité spécial, avec son cuisinier habile, disciple de Gouffé, sera bouleversée le jour où il décide de tomber amoureux et de chercher une femme. Il quitte son paradis et retombe sur terre où il doit travailler. Or, travailler fatigue, asservit, humilie l'homme dans une société où l'argent (les doublezons) règne en maître. Il fait tout cela par amour pour Chloé.

Pour son ami Chick, la vie ne vaut rien sans Jean-Sol Partre. Son amour obsessionnel pour cet auteur prolifique est plus fort que son amour pour cette pauvre fille Alise, qui accepte son existence misérable aux côtés de cet homme sans ambition et sans avenir, qui la néglige. Seul demeure cette relation charnelle qui vient sans que personne ne l'encourage ou l'assume entre Nicolas et Isis.

"Les choses ont une vie bien à elles", avait dit Garcia Marquez, ici les lieux reflètent l'état d'âme de leurs habitants. de son côté, la souris compatit avec Colin plus que les êtres humains ; ces directeurs, ces employeurs ou ces religieux et fossoyeurs.

Avec "L'écume des jours", Boris Vian a écrit l'un des romans les plus originaux du XXème siècle.
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