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Critique de Didili


Une lecture que j'ai faite grâce à Babelio et Les Éditions Zulma !

Avec les Masses Critiques je prends quelques "risques " de lecture, ce qui me permet de découvrir de nouveaux auteurs.

J'ai eu une belle rencontre avec ce roman, qui est le deuxième roman de l'auteur brésilien Itamar Vieira Junior.

Ce roman m'a énormément plu et si je ne lui attribue pas tout à fait les 5 étoiles maximum, il n'en est pas loin du tout.

C'est l'histoire de ces deux soeurs et à travers elles, l'histoire de leur famille mais également de leur communauté.

Tout commence ici avec une évènement dramatique, une des soeurs (dans la première partie du livre on ne sait pas laquelle…) se tranche la langue avec un couteau trouvé dans les affaires de leur grand-mère.

J'ai aimé ce parti pris de la part de l'auteur (et je vous invite à ne pas lire la 4ème de couverture sauf sur mon blog car je l'ai modifiée ;-)) qui nous en dit le minimum comme pour laisser les deux soeurs unies à travers cette tragédie et le lecteur se poser mille questions.

Bélonisia et Bibiana grandissent ensemble, et vont se séparer et se retrouver. Cet accident va les lier par le sang comme par "deux fois".

L'auteur fait parler l'une et l'autre dans les différentes parties du livre et on découvre au milieu de celui-ci, qui des deux soeurs a eu la langue tranchée.

Cette histoire entremêle, l'histoire de cette famille et aussi et surtout de toutes ces personnes africaines arrivées au Brésil et réduites à l'état d'esclaves.

L'auteur se focalise sur la communauté des Quilombos. L'occasion pour moi de me documenter après ma lecture, un peu sur cette histoire des esclaves noirs arrivés au Brésil et constituant une bonne partie du pays encore aujourd'hui même si l'esclavage a été aboli (lire cet extrait de documentaire ICI et également Là, voir les liens sur mon blog ).

Cette communauté n'a eu de cesse de travailler la terre brésilienne pour survivre et sont restés des esclaves de riches propriétaires terriens. Communauté unie dans les difficultés, elle va se révolter.

Les Quilombos ont aussi de fortes traditions et croyances qui les aident et les accompagnent, notamment le culte des Enchantés, porté par le père des deux soeurs : Zeca Chapéu Grande

L'auteur va d'ailleurs nous distiller tout au long de son roman, cette pratique de croyance en lien avec la terre et les esprits.

J'ai vraiment apprécié ressentir tout ce poids des traditions et ce basculement vers un monde emprunt de magie noire et de guérisseurs.
Ce roman est bien écrit ( et bien traduit je pense). Je me suis sentie proche de ces deux soeurs et on souhaite le meilleur à cette famille qui donne beaucoup à sa communauté sans rien posséder. Seulement le fruit de leur labeur et ses liens magnifiques avec la nature, la terre et les hommes.

La place des femmes est évoquée mais avant tout celle de cette communauté qui a été sans cesse exploitée.

Une leçon d'histoire, où nous comprenons les difficultés de travailler à vie une terre sans jamais la posséder…

Cette langue tranchée est très symbolique finalement, elle représente tous les non dits que la vie peut semer sur les chemins tortueux, mais que sans parole, le coeur et le corps continuent à s'exprimer au delà des mots et même des morts.


Merci infiniment pour cette lecture tranchante qui donne la parole
à ceux qui ne l'ont jamais vraiment eu…

Quant à vous, n'hésitez pas à découvrir l'histoire de ces deux soeurs et de découvrir laquelle s'est tranchée accidentellement la langue.

Pour ma part, je suis totalement enchantée par ma lecture
et vous invite vivement à découvrir cette histoire.




Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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