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Il y a de la nostalgie dans cet ouvrage. Mais jolie, hein la nostalgie. Pas triste. Enfin, pas tout le temps.

Lisa Vignoli, dans son premier roman, nous raconte le Paris des années 80 à travers le portrait de Jean-Michel Gravier, journaliste, chroniqueur et acteur des nuits parisiennes et « ami » des stars.

C'est toute une époque qui nous est offerte, en anecdotes courtes et intéressantes.

On croise au hasard entre ces pages Isabelle Adjani, Jean-Jacques Beineix, Fréderic Mitterand, Vincent Lindon ou Barbara, entre autres.

L'auteur dépeint une époque qu'elle n'a pas vécu, tout lui a été rapporté par les acteurs, contemporains de Jean-Michel Gravier. Ce sont aussi les terribles années sida qui nous reviennent en pleine face. J'ai apprécié ce travail d'enquête, de restitution ; peut-être plus que le style de l'auteur lui-même.

Je n'attendais rien de ce livre, gentiment offert par Babelio et Stock, et j'ai fait deux belles rencontres.

Jean Michel (le sujet du livre). Et cette question, qu'est ce qui fait qu'on entre dans la postérité ou pas ?

Et Lisa (l'auteur). Qu'est ce qui fait qu'un jour on « choisisse » un parfait inconnu et qu'on raconte sa vie dans son premier livre ?

Ils m'ont plus tous les deux.

Un bon roman, vite lu mais qu'on garde en mémoire.

On aimerait une fois la dernière page tournée, qu'elle « nous parle encore de lui ».
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Lisa Vignoli a choisit de nous raconter un destin atypique, celui d'un chroniqueur libre, capable de remuer ciel et terre pour défendre un film, un artiste. Il fut l'ami d'Isabelle Adjani, de la grande Barbara, de Jean-Jacques Beineix, capable de mener à Cannes les débutants Valéria Bruni-Tedeschi et Vincent Perez sur ces propres deniers. Figure incontournable des soirées parisiennes des années 80, le journaliste Jean-Michel Gravier ou JMG comme on l'appelait ne laissait personne insensible, il disparu tragiquement en 1994 comme tant d'autres, de cette terrible maladie qu'est le Sida.
Lisa Vignoli semble attirée viscéralement par la personnalité de ce mondain injustement oublié, on sent le regret de ne pas avoir pu croisé cet homme dont elle a connu l'existence par le journaliste Bruce Toussaint (qui lui a eu cette chance de travailler avec Gravier au début de sa carrière). A travers les témoignages, les rencontres, Lisa Vignoli marche sur les pas de Gravier, se glisse dans l'ombre du personnage comme pour ne faire qu'un, le ton nostalgique, une qualité littéraire évidente font que nous aussi, on sort ému de cette enquête magnifiquement restituée. On serait tenté de demander à Lisa Vignoli « Parlez-nous encore de lui ».
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"-Ca te dit quelque chose Jean Michel Gravier?

Le plus souvent, je n'aimais pas vraiment dire que je ne connaissais pas. Une manie gardée de l'enfance Depuis j'avais appris que l'avouer faisait grandir un peu.

"Non pas du tout."

-"C'est sûr, quand il est mort en 1994, tu devais être gosse. Il était journaliste, une vraie plume, et dans notre métier, dans les années 80, c'était une petite star, un chroniqueur reconnu. Je l'ai rencontré un peu plus tard, j'avais vingt ans, au début des années 90. Mais je sais qu'il a joué un rôle très important pour pas mal de gens dans la culture. Il a presque fait ressortir un film de Jean Jacques Beneix. C'est lui qui emmené Valéria Bruni Tedeschi à son premier festival de Cannes. Il a filé des bons plans à des producteurs qui en ont fait leur fortune. Et puis c'était un ami, un proche d'Adjani, de Barbara aussi. Tu l'aurais adoré"

le journaliste qui vante à la jeune journaliste Lisa Vignoli ( journaliste culturelle prometteuse qui officie notamment dans le magazine du monde M) les mérites de ce Jean Michel Gravier, c'est Bruce Toussaint, un de nos plus brillants et intègres journaliste qui officie dans le PAF, et c'est peu de dire qu'il a tapé dans le mille en lui chantant les louanges de ce chroniqueur mondain, touche à tout de génie des années 80.

Car, en faisant des recherches sur Gravier, Vignoli va en effet faire connaissance avec une personnalité complexe et étonnante, totalement paradoxale, et qui aura effectivement beaucoup compté dans la sphère culturelle des années 80, ces années si particulières dans le petit monde parisien, entre début des années pop, et irruption de la tornade sida qui n'aura pas épargné Gravier lui même.



Jean-Michel-GravierDans Parlez-moi encore de lui, un peu comme le fait Philippe Jaenada dans ses derniers fabuleueux romans, Lisa Vignoli met ses propres pas dans ceux de Jean-Michel Gravier.

Et elle nous retrace avec ce qu'il faut d'empathie et de pertinence, et une plume particulièrement alerte, le parcours de ce journaliste au regretté Matin de Paris et chroniqueur libre, capable de détruire un film ou un artiste plus violemment que 100 twittos réunis ( le pauvre Thierry le Luron en a notamment fait les frais comme le raconte Vignoli dans le livre) mais en même temps remuer ciel et terre pour défendre une oeuvre ou une actrice qu'il aimait profondément, un peu à la manière d'un Dominique Besnehard, avec qui Gravier était proche et que Vignoli a d'ailleurs interrogé pour écrire ce livre.

Cette figure mondaine des années 1980 – 1990 valait bien plus que son image qu'il a parfois renvoyé, celle d'un simple groupie admirateurs de stars comme Adjani ou Deneuve, on voit à quel point c'était surtout un être et une plume éprise infiniment libre dans une société et un monde, où le journalisme avait encore ses lettres de noblesse qu'il a un peu perdu depuis.

Caroline Loeb, Dominique Besnehard, Isabelle Adjani, Jean Jacques Beinex : toutes ces personnalités rencontrées par Lisa Vignoli pour écrire son livre se souviennent avec émotion de cet homme terriblement attachant et ambivalent, qui aurait rêvé de laisser des traces durables, d'être un illustre romancier, mais dont le seul roman les clefs de la plage, écrit en 1991 finira, vingt cinq après, dans une seule bibliothéque de France, en Haute Loire,

En découvrant à quel point cet homme était passionnant et a considérablement oeuvré pour la culture, on ne peut que louer la belle tentative de Lisa Vignoli de le réhabiliter.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Flash back sur les années 80.
L'auteur, Lisa Vignoli, primo-romancière née bien après cette période nous propose de faire renaître et/ou de faire connaître et/ou de retrouver pour certains cet homme qui un jour décidera de devenir critique de cinéma sûrement grâce à la passion que ses parents portent au cinéma.
Cet homme, son nom est Jean-Michel Gravier, chroniqueur mondain, critique de cinéma, acteur des nuits parisiennes, touche à tout méconnu du grand public et pourtant on se demande pourquoi au vu des célébrités proches de lui à cette époque, ami intime d'Isabelle Adjani, admirateur avant la critique et le public du célèbre « Diva » de Jean-Jacques Beineix, Bruce Toussaint et tant d'autres comme Dominique Besnehard, Thierry Ardison.
Je me suis attachée à cet homme au grand coeur, un homme entier qui malgré des hauts et des bas dans sa carrière a voulu faire de sa vie un tourbillon.

J'ai aimé :
- retrouver au fil des pages des noms de célébrités à leur début, « un garçon obsédé par l'apnée (Luc Besson), Vincent Lindon, etc...
- les propos caustiques de Jean-Michel Gravier « - Tu ne sais donc pas qu'un journaliste est une concierge qui a réussi ? »

Malheureusement j'ai retrouvé avec tristesse le début de ce fléau qui est le SIDA mais rappel utile pour ne pas oublier le talentueux Cyril Collard.

Pour toutes ces raisons ce roman est une réussite, à la fois émouvant, nostalgique et passionnant et je remercie l'auteur pour ce retour en arrière dans à ma jeunesse.
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« Tu l'aurais adoré », c'est cette petite phrase qui lance Lisa Vignoli à la rencontre d'un homme qu'elle n'a jamais croisé mais que tous ceux qui l'ont connu évoquent avec nostalgie : Jean-Michel Gravier était journaliste et chroniqueur au Matin de Paris et a disparu en 1994. La voilà surprise par le peu de traces qui restent de l'homme, y compris de ses publications, mais certaine qu'il mérite d'exister encore un peu, ce personnage méconnu du grand public mais qui compta pourtant dans le paysage des années 80, acharné à faire découvrir des talents (Beineix) et comblé par le succès des gens qu'il aimait, entretenant même des rapports particuliers avec certains, souvent de grands sensibles comme lui (Adjani).

En s'attachant à raconter son histoire avec force anecdotes qui raviront les cinéphiles, l'auteure reconstitue une époque, des années 80 aux années sida, où l'insouciance semblait encore de mise, où le journalisme était encore libre, où les nuits parisiennes étaient mythiques. Plus profondément, elle s'interroge sur la trace qu'on laisse derrière nous, quel degré de talent ou de notoriété faut-il pour passer à la postérité, pourquoi connait-on le nom de la plupart de ceux qui ont gravité autour du journaliste et pas le sien ? A-t-il souffert de ce manque de reconnaissance ? Mais puisque nous continuons à exister tant que des gens pensent à nous, elle a pu vérifier par elle-même auprès d'une longue liste de connaissances que d'une certaine façon Jean-Michel Gravier était encore très vivant – encore plus à présent qu'est paru ce livre. Reste une inconnue : ce personnage était-il un faux ou un vrai méchant ? En tant que chroniqueur mondain à qui il est arrivé d'égratigner une personnalité et de s'en vouloir ensuite, sans doute avait-il un côté noir que l'on ne ressent pas à la lecture ; mais Lisa Vignoli le reconnaît : à force d'embrasser son sujet il a fini par faire partie d'elle, et probablement qu'en parlant de lui elle nous parle un peu d'elle.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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Lettre d'amour à un inconnu.

La biographie d'un homme qui a connu tout le monde et que tout le monde ou presque a oublié : Jean-Michel Gravier, chroniqueur redouté et passionné des mondanités des années 80.
Bien que patiemment documenté, ce livre n'a rien d'une étude froide. C'est une rencontre, un hommage ému, une lettre d'amour écrite pour un homme jamais rencontré, qui écrivait lui aussi pour ses fantômes chéris, les idoles du cinéma français.

Entre les lignes délicates et nerveuses de Lisa Vignoli, ce n'est pas qu'un homme qui renaît aux yeux du lecteur, c'est un monde qui s'anime : celui des années 80, de la liberté de ton dans les média, du panache et des grands mythes du cinéma, qu'on n'osait écorcher que pour les vénérer mieux. Adjani, Barbara, Depardieu, Beineix et tant d'autres : c'est le paysage familier et fascinant qui décore la vie de Jean-Michel Gravier, parfois juste derrière la fenêtre, parfois accroché au mur comme une carte postale idéale et pathétique.

Mettre un éclairagiste discret dans la lumière d'une admiration tendre et sincère, c'est le numéro réussi de cette jeune écrivaine, à suivre.
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