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Critique de Zabouille


Éditions Grasset
Parution 23 Août 2017
Tout commrnce par « L’amour, moi qui ne cesse d’écrire sur l’amour, je me demande parfois si ce n’est pas l’amour qui m’écrit, en imposant ses histoires, ses hasards et ses romans, ses bonheurs et ses mensonges. »
Et c’est à partir de ces quelques mots, que commence cette histoire d’amour, que dis-je, une passion entre Emma Parker, étudiante de vingt ans, et un écrivain de dix-neuf ans son aîné.
Leurs chemins se croisent à l’université : son lieu d’études pour elle, son lieu d’écriture de prédilection pour lui. Une étincelle. La foudre s’abat sur eux.
« Si j’étais peintre et que je devais faire un portrait d’elle, je la représenterais ainsi, de dos, en liseuse. »
Cet amour passionnel va les habiter tous deux. Des instants partagés, inoubliables.
« J’aurais voulu que le temps suspende son envol sur le lac du bois de Boulogne, j’aurais voulu que le temps s’arrête avant cette nuit où je ne savais rien. »
Jusqu’au jour où Emma révèlera qu’elle a été victime d’un accident par le passé, qui a laissé en elle son empreinte qui pourrait lui être fatale.
« … le désir de vaincre la mort, mais le souci féminin de mourir en beauté, l’élégance de faire de la mort une fin en soie. »
Cet aveu va complètement chambouler le rythme de leur relation, son intensité.
Emma devient son métronome.
« Avant de rencontrer Emma, les grandes aiguilles de mon horloge intérieure étaient mes livres ; je me situais dans le temps par rapport aux livres que j’avais écrits, me disant, pour me souvenir d’un événement particulier : « C’est l’année où j’ai publié ce roman » ou « cela se passait quand j’écrivais ce roman-là ». C’est Emma désormais qui me servait de repère, Emma qui incarnait le temps. »
Et toujours la peur en lui, par crainte de la perdre à jamais, il s’en souciait démesurément… à hauteur de son amour pour elle….
« J’avais peur des lendemains, des aubes de son absence. »
Mais tout ceci fut rapidement ébranlé lorsqu’un nouveau voile fut levé… Remettant tout en question… Comment a-t-elle pu ?
« Mythomane. Elle l’était comme on peut l’être dans la jeunesse, à l’âge où l’on se raconte des histoires, où l’imagination supplée l’expérience, à l’âge où le désir d’aventures et le besoin de rêver sont plus forts. »
Tout est alors anéanti. Ce qu’ils ont mis du temps à construire, ce qu’ils ont si passionnément partagé… il se sent trahi. Déboussolé. Assommé par ce comportement futile.
« Son mensonge avait tué mon désir en me faisant gagner son cœur ; pour ainsi dire, il m’avait castré. »
Et des jolies phrases il y en a à chaque page. Ce livre, je l’ai parsemé de post-it. Parce qu’il est lui-même parsemé de belles choses, d’intensité, d’amour, de passion, d’amitié, de tendresse. En tant que lecteur nous sommes nous aussi pris dans ce tourbillon, ce piège qui se resserre.
Tel un maestro, chef d’orchestre de la plume, Philippe Vilain exécute avec finesse, délicatesse et beaucoup de sensibilité, cette symphonie « prodigieusement virtuose de l’amour contemporaine ».
Le Cupidon de cette oeuvre m’a touché !
Un veritable coup au coeur. Et j’espère que sa flèche vous atteindra à votre tour…
Et pour conclure sur cet extrait de « Lolita » de Nabokov :
« Et je me retrouvai seul, roulant sous la pluie du jour agonisant, et les essuie-glaces étaient en pleine action, mais que pouvaient-ils contre mes larmes ? »

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