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C'est l'histoire d'un narrateur ( l'auteur ?), quarantenaire qui tombe amoureux d'Emma Parker, vingt ans, fille d'un diplomate américain, habituée des soirées de la jeunesse dorée.
Elle conduit une voiture rouge, (sa fameuse Porsche) s'habille en rouge, brûle les feux rouges....étudie dans une université parisienne , ils sortent ensemble, s'aiment, marchent la nuit dans les rues désertées de Paris, font du canot sur le Lac du bois de Boulogne....

Soudain tout change , Emma apprend à l'écrivain qu'elle souffre d'un hématome extradural très grave, suite à un accident où elle a perdu son petit ami, un trader russe....
Elle risque à tout moment de perdre la vie....
La situation se retourne: le narrateur qui vit une aventure merveilleuse, dans le tourbillon des émotions d'Emma, de ses délires poétiques , dans la grâce de tous ces instants , se sent embarqué dans une situation invraisemblable , hanté par le spectre soudain de la maladie et de la mort ...
Il croit aux malaises d'Emma, à ses séjours fréquents aux urgences de l'hôpital,à son ancienne rééducation, à son coma, il se voit en elle avec un regard halluciné d'amoureux transi , angoissé, eu égard aux symptômes du corps de cette jeune femme malade et fragile : fatigue, migraine, nausée, sudations provoquées par son hématome ....
Mais qui était donc cette Emma Parker?
" Son mensonge m'avait aveuglé d'amour "

Parfois capricieuse, imprévisible, jalouse , mystérieuse, boudeuse , désagréable, avec ses pièges et ses ruses, ses exigences, ses sautes d'humeur , son esprit manipulateur , sa tendresse fausse surjouée , avaient aveuglé d'amour le narrateur ....
L'auteur analyse avec un soin minutieux , acuité, sensibilté , finesse le sentiment amoureux. , la sublimation du sentiment construit sur le romantisme et l'authenticité de l'amour .
Il nous donne à voir un portrait pointilliste, léché, profond, intime , impressionnant de lucidité de cette héroïne . IL explore , fouille , se remémore ses escapades avec elle, décrit les tourments d'un homme éperdument amoureux, ses désarrois, sa façon maladroite et naïve de s'endetter pour combler de cadeaux la femme aimée.
Le Lecteur découvre une véritable introspection du sentiment amoureux et de la conscience amoureuse à travers les thèmes de la jalousie , de la possession , de la solitude du créateur , du pouvoir des mots : "Je n'écris pas , Je suis écrit ".
C'est comme si l'auteur autopsiait l'amour en disséquant ses vertiges , ses états d'âme , ses aveuglements et ses renoncements : une radiographie réelle ...
Dans la deuxième partie, le narrateur apparaît désarmé, naif, touchant, victime d'un jeu de dupes, de faux semblants .....
C'est un peu gênant de constater que l'auteur parle des héroïnes de ses romans et cite les titres ....sa vie privée...romancée .
Je retiendrai surtout le travail soigné de l'écriture, sa justesse , la profondeur de l'analyse du sentiment amoureux qui touche à l'universel , la "Surprise" d'une liaison dangereuse et les vertiges des faux - semblants de l'amour ....
Cet auteur écrit sur l'amour d'une façon virtuose .
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L'amour c'est aléatoire, cela peut dépendre d'une phrase ou d'un geste comme de tenir une porte pour laisser passer une jeune femme.

Emma, la fille a la voiture rouge, vient d'avoir vingt ans, mais elle a connu plusieurs vies. Une fille simple, facile à vivre, alerte et remuante mais qui a des relations compliquées avec les hommes.

Ce n'est pas en lui faisant l'amour, mais le lendemain en se réveillant que le narrateur, un écrivain, sait qu'il va tomber amoureux de cette étudiante en lettres. Leur dix-neuf ans d'écart les préservent d'un jeu de la séduction artificiel. Elle sait ce qu'il pense avant qu'il ne parle tout comme il devine ce qu'elle va dire.

Elle s'inquiète de ses trous de mémoire fréquents. Un accident, un hématome sous le crâne, une opération trop dangereuse, elle est condamnée. La jeunesse ne doit pas montrer le visage de la mort, il lui faut se risquer, vivre chaque seconde avec intensité, comment occuper un temps qu'elle n'a plus.

« Les Histoires d'amour finissent mal en général » chantent les Rita Mitsouco, comment imaginer que l'histoire d'amour que nous raconte Philippe Vilain puisse résister à la différence d'âge, à l'échec, à la jalousie, au mensonge, quand les défauts de l'autre apparaissent.

Comme un médecin légiste l'auteur nous fait l'autopsie d'un amour, il dissèque chaque phase. Philippe Vilain explore les tourments d'un homme éperdument amoureux, qui va jusqu'à s'endetter pour couvrir de cadeaux la femme qu'il aime, un amour sur lequel plane en permanence l'ombre de la mort. Un homme qui pardonne tout et qui souhaite écrire un roman sur elle pour rester avec elle. Une écriture soignée, pour un roman qui explore avec justesse la conscience amoureuse.

je remercie les éditions Grasset et Babelio de m'avoir offert gracieusement ce livre.


Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
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La fille à la voiture rouge Philippe Vilain Grasset ( 250 pages – 19,00€)

Rentrée littéraire 23 août 2017

Si les corbeaux (1) sont parfois le déclencheur d'un rapprochement entre deux êtres, pour Philippe Vilain il aura suffi d'une porte et d'un sourire. Porte depuis condamnée.

En effet c'est à la bibliothèque de la Sorbonne que le narrateur a croisé cette étudiante qui l'a impressionné, au point de souhaiter la revoir, de ne cesser de penser à elle.

Comme Jean -Marc Parisis dans Avant, pendant, après, Philippe Vilain retrace ses rencontres avec Emma, repasse le film de cette liaison, distille des indices qui éveillent l'attention du lecteur. de plus, en revisitant leurs moments à deux, le narrateur comprend, avec le recul, certaines situations. ( pourquoi elle ne voulait pas de visite pendant son séjour à l'hôpital..)

Il nous livre un portrait époustouflant , très fouillé, de cette héroïne de 19 ans, aux multiples facettes dont il tente de décrypter la personnalité.

Au fil de leur idylle,le lecteur fait connaissance avec Emma, «  la fille à la voiture rouge », «  aux yeux verts », «  alerte et remuante, bavarde », d'un milieu aisé. Tour à tour, «  la brindille mini jupée », «  l'escort girl », «  la fashionista », mais aussi l'étudiante préparant l'agrégation qui lit Nabokov et Kundera.
Son année de naissance ? Philippe Vilain joue à la faire deviner au lecteur !

Après la révélation de son secret, c'est «  la vaillante Emma », « une combattante,une guerrière » , «  la petite miraculée » pour qui le lecteur éprouve de l'empathie.
Le récit est hanté par le spectre de la mort, de la maladie, véritable épée de Damoclès pour son héroïne, qui sait son « temps compté ». D'où cette fureur de vivre intensément pour cette «  femme pressée » et cette tension permanente.

En parallèle se brosse le portrait de l'écrivain, à la réputation de Don Juan qui ne s'est jamais engagé, et pourtant saute le pas en offrant une bague de fiançailles.Son double d'âge crée un malaise parmi les parents de la jeune fille et leur entourage.

Après trois mois de fréquentation, on se demande si le narrateur va réussir à percer la «  zone opaque et mystérieuse » de celle à qui il invente même une double vie.

Pourtant une complicité s'est tissée. Lui l'aide , l'encourage dans ses études ,la drape de bienveillance durant sa maladie. Réciproquement, elle l' assure de son soutien : «  Ne t'inquiète pas, Coeur », «  tu pourras compter sur moi ». Leur connivence engendre des situations cocasses, mâtinées d'humour. Emma sait jouer sur la polysémie du mot «  examen », son évasion de l'hôpital est assez rocambolesque !
Toutefois, elle peut «  redevenir un diable » capricieux.
Le rebondissement qui ouvre la deuxième partie, faisant suite aux aveux d'Emma bouscule, sidère et on imagine combien le narrateur doit tomber de haut.
Le lecteur en sort si estomaqué que son empathie va glisser subrepticement en faveur du «  romancier in love » ! On subodore que celui-ci pourrait, comme Henri Calet, nous confier : «  Ne me secouez pas, je suis plein de larmes », vu les états d'âme qu'il affiche. Comment va-t-il réagir d'autant que des failles sont mises en évidence ?
Auxquelles viennent s'ajouter la jalousie, les soupçons, des différends, la différence d'âge, source d' inquiétude pour les parents de Céline, ex Emma ?
Son amour pour son «  Petit Hibou » sera-t-il assez fort pour lui pardonner ?

Dans cette partie, on découvre une autre facette de l'étudiante : «  fille rebelle », qui n' a cessé de « bosser » pour décrocher l'agrégation. Parfois désagréable, boudeuse,facétieuse, privilégiant les moments avec ses amies. Elle, qui a rêvé d'être actrice, ne jouerait-elle pas une autre partition, à l'insu de son fiancé ?

Le romancier, lui,confronté à la froideur des relations, se retrouve en proie à des atermoiements , se livre à une profonde introspection. Il se remémore leurs escapades à Capri, Trouville. Il analyse leurs paroles, les silences, s'interroge. Un vrai dilemme le taraude : quitter ou rester ? Suspense pour le lecteur. Que ferait-il dans pareil cas ?

Le narrateur radiographie la courbe de leur désir, le sien «  hospitalisé », «  stérilisé », après toutes ces désillusions aboutissant au «  charnier des amours ».Il constate que «  le bonheur se nostalgise ». On est interpellé par le champ lexical autour du mot «  triste », ainsi que celui autour du «  jeu ». Qui abuse l'autre ? Qui fait souffrir l'autre ?

C'est alors que Philippe Vilain développe une réflexion sur la création, sur le pouvoir des mots ( parfois cruels), sur l'autofiction. Il tient à préciser que ses histoires ne sont pas toujours vraies et ne cache pas son besoin d'indépendance.
N'est-il pas dangereux d'inclure dans ses romans des connaissances proches ?
A moins que raconter l'histoire du personnage forgé par Emma relève d'une catharsis pour le narrateur. Celui-ci n'a sûrement pas écrit son roman avec le stylo Mont Blanc offert par Emma, mais plutôt avec une plume d'ivoire qui a étoffé , touche par touche, le portrait complexe de son héroïne.
On reconnaît en filigrane quelques titres des romans de l'écrivain, qui connaissent un beau succès en Italie, dont celui qui a été adapté à l'écran ( Pas son genre).(2)

Philippe Vilain poursuit, avec beaucoup d'acuité et de lucidité, l'exploration d'un l'amour intense qu'il sait «  inconstant » en nous plongeant dans les méandres d'un couple atypique et ses « intermittences du coeur ». Il soulève de multiples questions : Comment sauver l'amour quand on sent l'éloignement ? Traverser le temps ? Tromper l'ennui ? Dépasser l'ordinaire et le manque de désir ? Sortir du mutisme ?
Il évoque la dépendance amoureuse, la morsure de l'absence après la séparation.
Les lieux, étant mémoire, convoquent une foison de souvenirs heureux en compagnie de Céline. Relire des textos, des lettres ravive les émotions.


Philippe Vilain offre le parcours intime d'une liaison «  chaotique », inédite, ponctuée d'une cascade de rires et de pleurs, à l'unisson des états d'âme des protagonistes.
le romancier s'avère un subtil entomologiste des coeurs et signe un roman profond, empathique qui bouscule et questionne, traversé par les thèmes de la jalousie, de la culpabilité, de la solitude de l'écrivain et son besoin de liberté, de la finalité de l'Écriture, ce « travail invisible » : «  Je me laisse écrire, pénétrer par le monde, les événements et les situations ; je n'écris pas, je suis écrit », se demandant « parfois si ce n'est pas l'amour qui l'écrit ». Nos vies seraient-elles écrites ?
Le lecteur est rassuré, Philippe Vilain n' a pas perdu le goût de l'écriture, ni son style travaillé, élaboré. En voiture,hop, embarquez avec La fille à la voiture rouge !

Note :
Pour ceux qui ont lu Confession d'un timide , on y croise C., «  l'étudiante de la Sorbonne, à la «  silhouette longiligne » dans le chapitre : Douleur d'aborder une femme.
(1) Dans REPOSE-TOI SUR MOI de Serge Joncour
(2) Pas son genre, film de Lucas Delvaux, avec Emilie Dequenne, adapté du roman éponyme de Philippe Vilain.
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J'en ai mis du temps pour finir ce roman... par égard pour les éditions Grasset et l'équipe de Babélio qui m'ont sélectionnée pour recevoir ce livre lors de l'opération Masse Critique de la rentrée. Mais voilà... je n'ai pas aimé.
J'ai trouvé cette histoire d'amour languissante, et j'ose avouer qu'en refermant le livre, je me suis dit "Ouf, heureusement que cette histoire n'a duré que six ans!"
Bien évidemment, l'auteur ne pensera pas du tout la même chose tant il est évident qu'il était très épris de la jolie demoiselle qui a tant fait battre son coeur.
Le début, pourtant, m'a intriguée: tout n'était pas gagné pour qu'une telle romance voie le jour entre lui, écrivain quadragénaire trainant sa plume dans les salles de la Sorbonne, et Emma Parker, étudiante de vingt ans fraîche et insouciante. C'est alors que l'auteur vante les charmes de cet heureux hasard qui fait que des gestes, des paroles interviennent (ou pas) entre deux personnes et déclenchent (ou pas) un début de relation, et ces pages-là sont formidablement bien écrites.
Malheureusement, la suite s'enlise. le temps de la découverte de l'autre est toujours ponctué de petites anecdotes et d'agréables surprises que l'on savoure avec l'écrivain. Puis, las, comme dans la vraie vie, la routine de l'histoire d'amour rédigée nous ennuie puis nous agace. Même les rebondissements franchement imprévus ne parviennent plus à attirer l'attention. La flamme s'est éteinte...
Dommage qu'une si belle écriture se soit consacrée à la rédaction d'une histoire qui aurait pu être flamboyante mais qui restera, à mes yeux, simplement banale.
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Encore un roman découvert grâce à Net Galley et aux éditions Grasset :)
La fille à la voiture rouge, c'est une histoire d'amour, de son début à sa fin. Celle du narrateur avec Emma Parker, étudiante à La Sorbonne, une jeune fille de 20 ans.
19 ans d'écart entre eux, ils savent que ça ne durera pas toute la vie...
J'ai aimé ce roman, même si parfois Emma m'a franchement agacée ! Mais on n'est pas toujours obligé d'adorer tous les personnages d'un roman :)
L'histoire m'a plu, et j'ai apprécié l'écriture de Philippe Vilain, que je découvre avec ce livre.
J'ai lu La fille à la voiture rouge avec plaisir et très rapidement, sans pour autant que ce ne soit un coup de coeur.
Belle surprise toutefois de la rentrée littéraire, qui vaut bien un quatre étoiles :)
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Éditions Grasset
Parution 23 Août 2017
Tout commrnce par « L’amour, moi qui ne cesse d’écrire sur l’amour, je me demande parfois si ce n’est pas l’amour qui m’écrit, en imposant ses histoires, ses hasards et ses romans, ses bonheurs et ses mensonges. »
Et c’est à partir de ces quelques mots, que commence cette histoire d’amour, que dis-je, une passion entre Emma Parker, étudiante de vingt ans, et un écrivain de dix-neuf ans son aîné.
Leurs chemins se croisent à l’université : son lieu d’études pour elle, son lieu d’écriture de prédilection pour lui. Une étincelle. La foudre s’abat sur eux.
« Si j’étais peintre et que je devais faire un portrait d’elle, je la représenterais ainsi, de dos, en liseuse. »
Cet amour passionnel va les habiter tous deux. Des instants partagés, inoubliables.
« J’aurais voulu que le temps suspende son envol sur le lac du bois de Boulogne, j’aurais voulu que le temps s’arrête avant cette nuit où je ne savais rien. »
Jusqu’au jour où Emma révèlera qu’elle a été victime d’un accident par le passé, qui a laissé en elle son empreinte qui pourrait lui être fatale.
« … le désir de vaincre la mort, mais le souci féminin de mourir en beauté, l’élégance de faire de la mort une fin en soie. »
Cet aveu va complètement chambouler le rythme de leur relation, son intensité.
Emma devient son métronome.
« Avant de rencontrer Emma, les grandes aiguilles de mon horloge intérieure étaient mes livres ; je me situais dans le temps par rapport aux livres que j’avais écrits, me disant, pour me souvenir d’un événement particulier : « C’est l’année où j’ai publié ce roman » ou « cela se passait quand j’écrivais ce roman-là ». C’est Emma désormais qui me servait de repère, Emma qui incarnait le temps. »
Et toujours la peur en lui, par crainte de la perdre à jamais, il s’en souciait démesurément… à hauteur de son amour pour elle….
« J’avais peur des lendemains, des aubes de son absence. »
Mais tout ceci fut rapidement ébranlé lorsqu’un nouveau voile fut levé… Remettant tout en question… Comment a-t-elle pu ?
« Mythomane. Elle l’était comme on peut l’être dans la jeunesse, à l’âge où l’on se raconte des histoires, où l’imagination supplée l’expérience, à l’âge où le désir d’aventures et le besoin de rêver sont plus forts. »
Tout est alors anéanti. Ce qu’ils ont mis du temps à construire, ce qu’ils ont si passionnément partagé… il se sent trahi. Déboussolé. Assommé par ce comportement futile.
« Son mensonge avait tué mon désir en me faisant gagner son cœur ; pour ainsi dire, il m’avait castré. »
Et des jolies phrases il y en a à chaque page. Ce livre, je l’ai parsemé de post-it. Parce qu’il est lui-même parsemé de belles choses, d’intensité, d’amour, de passion, d’amitié, de tendresse. En tant que lecteur nous sommes nous aussi pris dans ce tourbillon, ce piège qui se resserre.
Tel un maestro, chef d’orchestre de la plume, Philippe Vilain exécute avec finesse, délicatesse et beaucoup de sensibilité, cette symphonie « prodigieusement virtuose de l’amour contemporaine ».
Le Cupidon de cette oeuvre m’a touché !
Un veritable coup au coeur. Et j’espère que sa flèche vous atteindra à votre tour…
Et pour conclure sur cet extrait de « Lolita » de Nabokov :
« Et je me retrouvai seul, roulant sous la pluie du jour agonisant, et les essuie-glaces étaient en pleine action, mais que pouvaient-ils contre mes larmes ? »

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Tout d'abord, je tiens à remercier Les éditions Grasset ainsi que NetGalley pour m'avoir permis de lire ce livre de la rentrée littéraire.
Et décidément, beaucoup de belles surprises déjà avec cette rentrée riche de belles choses.

" la fille à la voiture rouge" c'est l'histoire quelque peu autobiographique qu'à choisi de nous narrer Philippe Vilain, l'histoire de sa rencontre avec Emma Parker, étudiante à La Sorbonne.
Un regard, et c'est le coup de foudre.
De 20 ans son aîné, le narrateur s'interroge sur le devenir de leur liaison.
Ébloui par Emma, il fait abstraction de sa candeur et de son immaturité.
Il vit cette histoire à fond jusqu'à ce qu'Emma lui fasse une révélation troublante et déstabilisante sur son état de son santé.

Et alors que le personnage d'Emma aurait dû susciter de la compassion chez le lecteur, c'est exactement l'inverse qui s'est produit pour moi.
Mon Dieu qu'elle m'a agacée Emma Parker !
Capricieuse, précieuse, éternelle insatisfaite et manipulatrice, j'ai plus d'une fois eu envie de la secouer tant elle paraissait artificielle et chimérique.
C'est alors que la seconde partie du roman prend alors une chemin inattendu en nous dévoilant un aspect de la personnalité d'Emma jusqu'alors ignoré.

Au fil de ma lecture, j'avoue aussi avoir été un peu gênée par les nombreuses références littéraires que nous offre l'auteur, références en majorité faites à ses propres romans.
L'égocentrisme d'Emma aurait-il été contagieux ?
Mais analyse faite, je me rend compte que ces "auto-références" étaient nécessaires et presque inévitables.
Et cet aspect qui, de prime abord, aurait pu être rédhibitoire, m'a au contraire donné l'envie de découvrir d'autres romans de cet auteur.
D'autant plus que l'écriture est très belle.
Philippe Vilain est un véritable analyste des sentiments.
Ce roman est d'ailleurs une radiographie de l'amour, du sentiment amoureux.
Il nous décrit à merveille la dépendance amoureuse, le vertige, les états d'âmes et le grand huit émotionnel que peut provoquer l'amour.
Philippe Vilain, le romancier qui passe son temps à inventer des histoires et des personnages se serait-il à son tour fait prendre au piège de l'imposture ?
C'est là que mon empathie s'exprime à l'égard du narrateur, que j'ai trouvé touchant, sensible et fragile.
Un roman qui vous fera peut être comme moi, et ce jusqu'à la dernière ligne, détester Emma et aimer la belle écriture de Philippe Vilain.
Attachez donc vos ceintures et embarquez avec " la fille à la voiture rouge " pour un voyage qui devrait vous tenir éveillé pour quelques heures de bonne lecture.
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La Fille à la voiture rouge est un livre de Philippe Vilain dont l'histoire n'a rien d'original. Un homme de 40 ans rencontre une jeune fille dont il tombe amoureux.
L'originalité du livre se trouve dans l'analyse pointue de la situation, l'analyse des sentiments, des émotions et ici, présent, l'analyse de la relation entre une jeune fille et un homme, « d'âge mûr ».
Le narrateur tombe amoureux d'Emma Parker, jeune fille légère, frivole qui prépare son agrégation de lettres, atteinte d'une maladie incurable : un hématome extradural dans le cerveau qui n'est pas résorbable et qui lui donne des ailes pour vivre chaque instant comme étant le dernier. Mais le tableau n'est pas aussi sombre qu'il n'en parait. Cette relation va prendre des contours imprévisibles qui mettent le narrateur écrivain face à ses fictions.
Philippe Vilain s'interroge : La vie est-elle aussi fictionnelle qu'un livre ? Peut-on inventer sa vie ? Peut-on s'inventer un personnage ? Qu'est-ce qu'une autobiographie ? le mensonge peut-il être le ciment du couple ? le mensonge peut-il donner plus de crédibilité à une histoire romanesque ? Peut-on vivre comme un personnage de roman ?
Le livre de Philippe Vilain est un livre d'interrogations sur le mensonge et son corollaire la vérité, sur l'amour, sur les personnages romanesques, au-delà de l'histoire banale qu'il écrit.
Intéressant !
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Philippe Vilain nous raconte son histoire d'amour avec Emma Parker. Lui est quarantenaire et elle, la vingtaine. Lui est romancier et elle, étudiante. Lui est en bonne santé, elle malade... son hématome extra dural menace à tout moment de se rompre et de lui emporter la vie... de grandes questions traversent cette première partie de roman : comment se projeter quand l'un est malade ? Vit-on réellement le moment présent ?
Dans la seconde partie du roman, cette histoire d'amour se teinte des petits et grands arrangements que chacun prend avec la vérité...
Une belle lecture qui nous amène aussi à s'interroger sur nos propres vies.
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très beau coup de coeur pour la fille à la voiture rouge de Philippe Vilain , superbe roman, autofiction brillamment écrite. Excellente analyse des états de l'amour, la rencontre, le vertige, la passion, la volupté, les mensonges, les doutes, la jalousie, la rupture, la culpabilité. Tous ces sentiments intenses que l'auteur va décortiquer avec talent, un brin de Stendhal , une larme de Flaubert. Sans oublier ses tourments et sa solitude d'écrivain qui apparaît en toile de fond.

En soit l'histoire serait banale , une rencontre amoureuse  entre un bel homme la quarantaine et une ravissante étudiante la vingtaine , une histoire comme on peut tous en connaître, au hasard d'un regard furtif, un émoi peut se produire et vous projeter dans les vagues de l'amour. Sauf que là la belle vous annonce qu'elle est malade, condamnée, l'écrivain narrateur, alors, redouble d'amour, d'attention pour cette beauté  éphémère … Ils s'aiment avec ferveur et fièvre sous le ciel de Capri, font des projets d'avenir sorte d'Oraison amoureuse…. Mais hélas ce n'est pas la maladie qui va les conduire dans l'abime mais les mensonges d'Emma. Leur couple pourra t'il y résister ?
Au-delà de ce narrateur pris dans les affres de la passion pour sa jeune fashionista , mélange de douceur, candeur, provocation, désirable, capricieuse, manipulatrice et mythomane, c'est le jeu de plume de l'auteur qui est déterminant dans le roman. Valse de badinerie, marivaudage, passion, déraison, lucidité avec un brin de cynisme… Philippe Vilain joue entre fiction et réalité au gré des pages , on « admire » la naïveté du narrateur auquel on ne croit pas vraiment, on suppute que le fait de croire à l'histoire d'Emma,  sa fausse vie et maladie la rend plus inaccessible donc plus désirable... Un amour impossible donc idéalisé …Une peur d'aimer ?  D'être aimé ?  Un narrateur séducteur romantique en quête de l'amourde l'amour parfait …sûrement … Mais aussi en quête de lui-même …. Un virtuose des mots qui apprend à aimer des émojis 😉, un roman et un auteur à découvrir absolument ……………
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