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Critique de OncleDan


J'ai dévoré le journal de Boris Vildé écrit de juin 1941 à janvier 1942, durant son incarcération avant son jugement et sa condamnation à mort en tant que résistant durant la seconde guerre mondiale. Il est passionnant.

« Journal et lettres de prison » est précédé de « De Saint Pétersbourg au Mont-Valérien » par Dominique Veillon et suivi de « La lumière qui éclaire la mort » par François Bédarida. Je recommande vivement la lecture de ces textes en respectant l'ordre dans lequel ils sont proposés, car ils situent les écrits de Vildé dans leur contexte et leurs apportent un précieux éclairage.

La femme de Boris Vildé, Irène, lui apportait des livres, essentiellement de réflexion philosophique ou religieuse. Cela l'aidait à mener une réflexion sur lui-même, sur son moi intérieur.

Boris Vildé considère le monde et la vie comme un jeu et ne prend rien au sérieux. Il a failli périr dans une tempête, en riait et défiait la mort. Il se plaît toujours à chercher le plus difficile et tire toujours profit de l'adversité. Il trouve que la prison lui fait le plus grand bien, car elle lui sert à voir clair en lui-même, elle lui permet de trouver en lui les ressources d'une vie intérieure intense.

Il ne se fait pas d'illusions, est convaincu que c'est la mort qui l'attend à l'issue de son procès, tout en espérant cependant pouvoir y échapper.
Cependant, le 22 décembre 1941 il écrit : « On s'habitue à tout, même à l'obscurité. Seuls les yeux font un peu mal à force de regarder dans la nuit et de lire dans le crépuscule ; à la longue ils seraient abîmés, mais comme je ne compte point vivre plus de quelques semaines… »

Le 6 janvier 1942, avant-veille de l'ouverture de son procès, Vildé cesse la tenue de son journal, et après avoir hésité à le détruire, car c'est avant tout pour lui-même et sa prospection intérieure qu'il l'a écrit, il en joint les feuillets à une lettre du 16 janvier à sa femme. le 23 février, il lui écrit une dernière lettre, quelques heures seulement avant d'être fusillé.

Boris Vildé est véritablement un être d'exception, un être d'élite, une notoriété scientifique à la prodigieuse culture, raison pour laquelle nombre de personnalités sont intervenues après sa condamnation à mort pour obtenir sa grâce ou la commutation de sa peine, mais en vain, hélas.
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