Citations sur La louve de Brocéliande, tome 1 : Le Lai de Bisclavret (1)
Relevant la tête des papiers pour regarder la grisaille dehors, il ne vit d’abord que son propre reflet. Il lui renvoyait l’image d’un faciès taillé dans la pierre la plus dure et la plus terne. Un roc doté d’émeraudes rectilignes et étroites en guise d’yeux, d’un nez aussi droit que long et de lèvres fines. Tout dans ce visage fermé montrait la confiance d’un être impitoyable. Ses lèvres ne souriaient pas, mais esquissaient toujours un léger pli déçu. Son regard ne brillait pas, il restait morne. Au final, ses sourcils noirs épais ne faisaient qu’assombrir encore ce tableau de méchant ogre, de personnage inquiétant. Heureusement, ce visage savait se modifier en conséquence pour devenir un peu plus aimable.
Face à cet homme peu engageant, on pourrait douter qu’il s’agisse-là d’un docteur. On pourrait croire que ce village de Brocéliande méritait mieux qu’un croque-mitaine. « On », enfin, pourrait aussi réfléchir un instant au calme et supposer que l’homme en question avait sans doute vu ou fait, avant d’échouer ici, des choses qu’il n’aurait jamais dû voir ou faire s’il avait désiré garder le sourire.