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L'aube appartient aux pies" et la poésie appartient à tout le monde.
Thomas Vinau le prouve en s'emparant de quelques mots dans un ordre qu'il aura choisi et en les déposant aux pieds de tous les jeunes lecteurs ados, même ceux qui n'y entendent pas grand chose à la poésie.
C'est peut-être l'aube d'une nouvelle aventure des mots et du sens.
Dès l'aube du livre, nous avons l'impression de nous promener sur un sentier, du petit matin jusqu'à l'aube suivante.
C'est un voyage plein d'images et d'associations cueillies sur le parcours.
Nous sommes dehors ou dans les murs et la poésie nous donne la sensation de pointer du doigt ce qui nous entoure: "
l'aube appartient aux pies
les fleurs sont aux pucerons
et les pucerons aux coccinelles.
Les pous sont aux écoles
l'été est aux serpents
la nuit au ventre des lucioles..."
Les associations sont logiques ou comiques ou oniriques, il y a un rythme pas à pas donné par les images fantasques et les mots.
" L'aventure est aux livres
la jungle aux crocodiles
et la sieste est aux lions..."
En jouant sur l'évocation de toutes ses "possessions" qui nous entourent, que nous nous accaparons ou que nous créons à différents niveaux, l'auteur nous fait le catalogue d'une foule de richesses précieuses ou relatives.
Nous philosophons presque sans le vouloir, réalisant ce qui nous appartient vraiment, ce qui est à notre service, pour les mains, pour les yeux ou d'autres sens, tout en restant d'une belle liberté espiègle et sauvage.
Une poésie qui en donnera le goût car elle appartient aux lecteurs à présent.