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Critique de Capridegh


C'est toujours un plaisir de participer aux Editions Masse Critique et de se voir offrir un livre en échange d'une critique, tout simplement. Mais aïe, cette fois, j'ai tout misé sur le mauvais ouvrage. L'édition Masse Critique de mai 2013 est marquée pour moi par une déception.

L'idée fixe. Comme ce qu'on dit toujours : les hommes pensent au sexe toutes les sept secondes (enfin, ça dépend de l'article que l'on trouve sur Internet). L'idée fixe, c'est le sexe. le sexe, pour thème principal de chacune des nouvelles que contient ce recueil. Voici un thème abordé partout de nos jours, dans les films, les reportages, les conversations, les chansons et dans la littérature aujourd'hui, surtout par effet de mode (merci les cinquante nuances). L'idée fixe sort alors au bon moment, alors que les ouvrages érotiques sont entassés sur les tables des magasins, bien malgré nous car difficile de trouver quelque chose d'intelligent et de qualité dans un thème aussi stéréotypé qu'épuisé, à l'image des vampires dont on a sucé le sang jusqu'à la moelle à travers les sagas et les trilogies qui sont essoufflées aujourd'hui. Fini les vampires, place à l'érotisme. (Je m'inquiète un peu de la prochaine mode.) L'idée fixe surfe alors sur celle-ci mais bien au-dessus de ces romans qu'on qualifie de "porno pour mamies". Les nouvelles du recueil se veulent alors bien plus philosophiques, psychologiques et intrigantes.

L'intelligence, voilà le point positif qui a sauvé ma lecture très laborieuse. L'auteure est journaliste ; mais c'est à se demander si elle a visité les pays qu'elle raconte car les clichés sont lourds. Dans L'idée fixe au Japon, un otaku est obsédé par les petites culottes. Dans L'idée fixe à Nairobi, un africain voit sa femme girafe tomber amoureuse d'un homme blanc. Dans L'idée fixe à Marrakech, l'héroïne est éperdument amoureuse d'un homme qu'elle n'aura pas à cause d'un mariage arrangé. Dans L'idée fixe à Paris, le personnage principal d'origine africaine qui vit en cité est sans aucun doute polygame (une nouvelle que je n'ai pas pu lire jusqu'au bout tellement l'écriture est confuse et les personnages trop nombreux et trop lisses). Dans L'idée fixe à Amsterdam, le personnage principal baignera dans les substances illicites chez nous pour faire l'amour à une bissexuelle. Etc etc.

On ne peut pas reprocher à l'auteure d'avoir construit plusieurs récits autour d'un même thème et on ne peut alors que souligner l'intelligence avec laquelle les textes sont variés et le thème principal abordé. Explicite ou suggestif, cru ou poétique, le sexe est un sujet inépuisable qui promet à celui qui l'aborde de toujours trouver une façon originale de le traiter. Contrairement aux romans érotiques et légers à la mode ces mois derniers, L'idée fixe est à lire pour son côté philosophique et psychologique qui soulève des questions et des comparaisons. Aux quatre coins du monde, les gens, bien que différents, sont identiques dans le sexe. Je regrette que l'écriture soit parfois inégale, parfois trop complexe et confuse, et que les clichés inondent les pages ; quitte à voyager à travers le monde et les couples légitimes ou non qui se donnent aux plaisirs de la chair, j'aurais aimé que Visconti Ortensia me raconte de nouvelles choses et qu'elle oublie ce qu'elle sait déjà, ce que je sais déjà, du sexe dans les autres cultures.
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