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Critique de Colchik


Voici un roman graphique qui conjugue un bon scénario et un graphisme somptueux, tout en aplats noirs.
L'histoire a pour toile de fond les attentats terroristes de 2015 et 2016 qui ont secoué la France et horrifié par leur nombre de victimes. le titre Quatorze juillet fait référence à l'attaque au camion-bélier, le soir du 14 juillet 2016, sur la promenade des Anglais à Nice et qui a causé la mort de quatre-vingt-six personnes et blessé près de cinq cents autres. Après ces évènements sanglants, les forces de l'ordre sont restées sur le qui-vive, craignant de nouvelles actions tout aussi meurtrières à l'occasion d'un rassemblement tel que celui de la Fête nationale. C'est cette inquiétude qui est au coeur de l'intrigue.
Le jeune gendarme Jimmy Girard, affecté dans une petite ville de l'Isère, mène une existence assez solitaire et prépare l'examen pour devenir officier. À l'occasion d'une banale infraction au Code de la route, il rencontre un père et sa fille venus s'installer temporairement dans la région pour tenter de soulager le traumatisme consécutif à la perte, l'un de son épouse, l'autre de sa mère, dans un attentat. La douleur des nouveaux protégés de Jimmy se cristallise en obsession et il se met à épier leurs faits et gestes. Privé du recul nécessaire, le gendarme se met à franchir de plus en plus la ligne entre le devoir de protection et l'instrumentalisation d'une angoisse qui n'est pas la sienne. Avec une grande justesse psychologique, Quenehen nous montre le déplacement s'opérant peu à peu dans l'esprit du jeune militaire, qui passe de spectateur à acteur par empathie jusqu'à une tragique perte des repères.
Cette histoire âpre, à la mécanique mortifère, est servie par le dessin de Vivès, virtuose dans ses plans quasi cinématographiques, oppressant dans sa monochromie. Une totale réussite.
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