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Critique de Stockard


♫ There is a winding road across the shifting sand
And room for everyone living in the Promiseland ♪♪

Sûr que le rêve américain, comme on ne l'ignore pas, tout le monde peut le vivre, tout le monde ! Suffit juste de le vouloir. C'est d'ailleurs ce qui fait la grandeur des États-Unis d'Amérique (America, the beautiful...)
Mais bien sûr, faut voir à pas faire son vilain chameau et y mettre de la mauvaise volonté. Parce qu'il semblerait que c'est le cas de 94% de la population qui n'aurait qu'à se baisser pour cueillir la réussite offerte à tous mais qui ne fait aucun effort... Voilà ! Je vois que ça pour expliquer pourquoi cette notion à la con tombe encore moins souvent que la foudre sur la cafetière de ceux qui ont crû que si on en parle autant de ce foutu rêve, c'est forcément qu'il existe.
Du coup, fatalement, y'a des exclus.
Et pas besoin de lire plus de trois pages de Motel Life pour comprendre que Frank et Jerry Lee Flannigan, frères dans la petite vingtaine, en font partie. Deux chouettes gars, dans le genre doux et sympas mais qui prennent un mauvais départ dès l'adolescence en perdant leur mère et unique parent, se retrouvant seuls au monde, sans réelles ambitions, arrêtant l'école, vivotant de petits boulots ingrats, buvant de la bière et du whisky bon marché à longueur de journée et couchant dans les motels les plus minables qui soient.

Et puis, quand on a la poisse... Voilà que par une nuit glacée, Jerry Lee écrase un gamin surgit de nulle part, et, d'un moral déjà pas brillant, on assiste carrément à sa descente aux enfers. Il pourra bien sûr compter sur son petit frère chéri pour l'aider et le soutenir mais comment supporter le poids d'une culpabilité que quatre épaules ne suffisent pas à porter ? Alors Frank, narrateur de Motel Life plutôt indolent quand il s'agit de raconter le quotidien, s'exalte au récit d'histoires qu'il invente pour lui et Jerry Lee qui les adore et les réclame, et soudain les problèmes paraissent secondaires et l'avenir moins sombre. Malheureusement toutes ces fables ont une fin, souvent heureuse, antinomique de leurs vies.

Avec ce premier roman, Willy Vlautin nous offre un instantané d'une Amérique qui cache sa misère sous le tapis, véritable hymne à tous les oubliés de l'american dream qui auraient pourtant mérité, eux aussi, d'avoir une part du gâteau et pas la plus petite.
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