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Critique de PhilippeCastellain


Voltaire était un historien catastrophique. Confondant l'histoire avec ses romans, il avait une fâcheuse tendance à présenter de simples on-dit comme des vérités établies, voir si besoin à inventer des faits. C'est notamment à lui qu'on doit l'invention du « droit de cuissage » médiéval dont la légende, bien que démontée à plusieurs reprises par les historiens, persiste encore aujourd'hui.

Même dans cette vie de Charles XII, qui fut pourtant son contemporain, on trouve quelques bizarreries de ce genre, la plus notable étant son acharnement à prétendre que le mot ‘tsar' ne vient pas de ‘césar' mais du titre mongol ‘czar' (qui n'existe pas). Au rayon des exagérations, il affirme que, à la bataille de Narva, son héros battit 80 000 soldats russes avec 8 000 hommes. C'est joli, ça fait dix quand on fait la division, et ça souligne bien l'exploit. Aujourd'hui, les historiens s'accordent à dire qu'il y avait environ 30 000 russes contre 10 000 suédois – ce qui est un peu moins mais reste tout de même un bel exploit.

Mais je lui suis tout de même reconnaissant, et je garderais toujours un souvenir particulier de ce livre. D'une, il me fit découvrir la fantastique épopée de Charles XII. de deux, il se concluait sur une sentence des plus importantes : une qualité poussée au paroxysme est un défaut. On l'oublie trop souvent.
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