Si quelque prince et quelque ministre trouvaient dans cet ouvrage des vérités désagréables, qu'ils se souviennent qu'étant hommes publics, ils doivent compte au public de leurs actions ; que c'est à ce prix qu'ils achètent leur grandeur ; que l'histoire est un témoin, et non un flatteur ; et que le seul moyen d'obliger les hommes à dire du bien de nous, c'est d'en faire.
Telle est la misérable faiblesse des hommes qu'ils regardent avec admiration ceux qui ont fait du mal d'une manière brillante, et qu'ils parleront souvent plus volontiers du destructeur d'un empire que de celui qui l'a fondé.
Charles XII avait perdu en un jour le fruit de neuf ans de travaux et de près de cent combats.
Cependant, cette armée suédoise, sortie de la Saxe si triomphante, n'était plus.
La moitié avait péri de misère; l'autre moitié était esclave ou massacrée.
Le jeune prince, plein d'honneur, ne pensait pas qu'il y eut une morale différente pour les rois et les particuliers.
On lui demande qui il est : il se dit major d'un régiment au service de Charles XII. On l'arrête à ce seul nom.