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Critique de Meps


Meps
08 novembre 2022
Après m'être comme vous sans doute beaucoup moqué d'un ancien secrétaire d'état qui a cité Zadig ET Voltaire comme sa lecture favorite, je me devais pour avoir toute légitimité à me gausser de m'assurer que je connaissais bien moi-même le Zadig DE Voltaire.
En effet, il fait souvent partie de ces lectures qu'on se dit confusément qu'on a dû faire, surtout quand on a comme moi eu un parcours scolaire plutôt littéraire. J'étais sûr d'avoir lu Candide (et assez tôt il me semble, en troisième, pour le brevet) mais n'étant pas Frédéric Lefebvre empli de certitudes (oui j'avais envie tout de même de le citer), je voulais vérifier pour ce cher Zadig.

Il y a plusieurs niveaux de lectures de Zadig. On peut s'amuser du Voltaire ironique, qui glisse dans le texte des piques à ses ennemis de l'époque, qui raille le gôut immodéré pour Les Mille et Une Nuits (que la traduction de Galland avait rendu accessible à son époque) en voulant leur opposer un texte qu'il affirme avec vanité bien plus intéressant.

Mais on peut aussi s'intéresser à ce personnage à la destinée la plupart du temps tragique, presque trop parfait, trop humaniste, trop bienveillant, peut-être aussi finalement autant imbu de sa personne que l'auteur qui le fait naître... et qui finit du coup par attirer les jalousies, les inimitiés qui le font ainsi régulièrement plonger dans le malheur... et du coup on peut n'y voir encore finalement qu'une manière pour Voltaire de se plaindre du sort qui lui est parfois réservé par ses contemporains.

On peut encore s'émouvoir de certains plagiats éhontés de l'auteur qui reprend certains contes de son époque en les modifiant à peine pour ajouter des aventures de plus à son personnage. On peut même apercevoir une certaine copie de l'Odyssée dans les épreuves imposés à Zadig pour reconquérir sa belle, tel Ulysse à son retour en Ithaque amené à prouver sa bravoure à Pénélope face aux autres prétendants.

On peut finalement apprécier la morale et la philosophie de l'ensemble qui tente de promouvoir malgré tout le bien à faire aux autres afin d'obtenir en échange la renommée, l'honneur nécessaires en effet pour s'armer contre les envieux. Zadig est bien un personnage des Lumières, transposé dans l'Arabie des sultans, qui met en avant ce qui rapproche les hommes plutôt que ce qui les divise, notamment en prônant une religion unique et à la fois personnelle auquel chacun serait libre d'atteindre par les moyens que ses traditions et sa culture lui ont offert.
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