Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas dire non plus que j'ai adoré. Réponse de Normand me direz-vous. Pas tout à fait.
En réalité, je pensais me plonger dans un polar avec une enquête et ce n'est pas vraiment cela. Oui il y a une collection de meurtres, mais Pepe Carvalho qui a dû se résigner à faire une cure diététique pour compenser tous ses excès, assiste plutôt que ne résout l'énigme du livre. Ce n'est pas désagréable à lire, mais ce n'est pas ce que j'espérais ou attendais.
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Résumé : Un détective privé se rend aux « Thermes », établissement pour personnes fortunées, afin d'y suivre un régime diététique pour perdre du poids. Durant son séjour, quelques cadavres surgissent…
Mon avis : Au début, j'ai eu droit à la description des régimes, jus de persil et autres, et à toutes les prescriptions faites aux pensionnaires pour leur régime. J'ai quand même dû attendre la page 98, pour que le premier cadavre débarque. C'est quand même un peu long, il peut dire qu'il s'est fait désirer ! Ensuite, rien à redire, les morts s'enchaînent…
Une critique sur les riches qui se goinfrent toute l'année et qui paient une fortune pour être affamés et perdre du poids. Tout cela sur fond politique en Espagne.
Promis, j'ai lu jusqu'à la fin, mais j'ai trouvé ça un peu longuet tout de même…
L'histoire et la critique sont bonnes, mais le style est un peu poussif et l'ennui guette…
Découverte dans une boîte à livres, je le ferais voyager dans une autre boîte.
À lire avec un café serré pour éviter de s'endormir avant la fin.
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Une citation de Javier Pradera en épigraphe nous prévient de l'intention métaphorique et didactique : « l'Europe ressemble à une station thermale ». La citation exacte serait plutôt : "Europa es un balneario en el que nunca pasa nada" et ces mots auraient été prononcés en 1978 en réponse à un journaliste.
Pepe Carvalho a fait quelques excès et il est venu se remettre en forme à Bolinches, dans une maison de santé caricaturée où les pensionnaires jeûnent, se purgent, subissent massages et bains de boue et espèrent le meilleur retour sur investissement possible. le personnel de direction est plutôt suisse, allemand et russe tandis que les espagnols sont cantonnés aux tâches subalternes. de leur côté, les curistes étrangers de différentes nationalités (américaine, suisse, allemande, italienne et belge…) et les curistes espagnols de différentes régions (madrilène, basque, catalane…) ont un peu de mal à s'entendre ; les velléités nationalistes ou régionalistes des uns et des autres transparaissent au cours de toutes les activités : gymnastiques, randonnées, soirées télé, discussions politiques…
L'action est un peu lente à démarrer puisque le premier d'une série de crimes n'est commis qu'au tiers du récit comme s'il s'agissait avant tout pour Vasquez Montalbán de planter un décor où la cuisine et les moeurs espagnoles sont remises en cause par les traitements thermaux, sous entendu métaphoriquement les directives européennes. Les amateurs du genre vont s'endormir au gré de toutes ces digressions politico-culturelles et perdre le fil de cette énigme policière en terrain clôt, une micro société de station thermale, une sorte de mystère de la chambre jaune. Finalement, les groupes nationaux représentés dans l'établissement thermal vont se comporter comme les pays européens quand ils se trouvent confrontés à un problème à régler et les Etats-Unis et l'Union Soviétique vont mettre le nez dans l'enquête qui va vite dépasser les frontières espagnoles ; les groupes se font et de défont, les alliances se nouent et se dénouent et, quand il s'agit de sauver sa peau ou d'éviter la quarantaine, l'égoïsme et le chacun pour soi reprennent le dessus. Malgré quelques péripéties notoires, dont une bataille épique, véritable allégorie de la lutte des classes, l'accumulation des cadavres et un final sous forme de bal costumé, ce petit roman manque un peu de dynamisme et de suspense ! Bon, le dénouement reste tout de même dans ce que l'on attend d'un Vasquez Montalbán : lisez ou voyez avec mon avocat, je n'en dirai pas plus…
J'avoue avoir souvent baillé et failli passer à une autre lecture… En fait, je ne reconnaissais plus Pepe Carvalho, trop spectateur des évènements, brimé dans son épicurisme, limité dans son action dans un roman noir trop souvent à la limite de l'essai didactique dans sa peinture des classes sociales et des clivages européens et mondiaux.
Il faut être un lecteur ou une lectrice averti(e) et avoir une bonne connaissance de l'écriture de Vasquez Montalbán pour apprécier pleinement les références, l'humour, le cynisme et l'analyse sociétale qui nous sont ici proposés et servis.
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