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Critique de SixiemePage


Avec avec ce livre, le message est bien clair : il faut agir maintenant, s'engager, tout faire pour préserver la biodiversité, et ici, on se concentre particulièrement sur les abeilles. Je suis très sensible aux questions environnementales, et à la façon d'appréhender ces sujets en littérature, mais là je dois dire que je suis bien embêtée..

Si le message autour de l'environnement et le sujet global sont intéressants, la façon de le traiter n'est malheureusement pas très digeste.

Les dialogues entre les enfants ne sont pas naturels, les personnages assez caricaturaux, et on a un peu l'impression que l'histoire est un prétexte à caser de gros pavés sur les abeilles dans le genre “eh, tu sais ce que j'ai appris dans un livre ? et bien les abeilles blablabla”.

Mais surtout, le plus dérangeant : la relation mère fils.
Un garçon de 12 ans qui nous décrit à quel point sa mère est flasque et grosse : “ma mère me demande si je la trouve jolie dans sa nouvelle tenue ultra moulante. Je hoche la tête, mais au fond, je ne vois que les plis de son pantalon qui cisaillent sa chair comme la ficelle d'un rôti de boeuf” (ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres), de même qu'il le fait avec l'une de ses professeurs “Mme Simmonot nous distribue un extrait de Romeo et Juliette. Quand je l'observe - je suis sûrement un peu méchant, mais surtout réaliste - je me dis que personne n'a prévu de l'inviter au restaurant ce soir, je ne vois pas comment cela peut arriver, même sur un malentendu. Il faudrait être tordu ou aveugle pour vouloir diner avec elle. Mme Simmonot, en plus d'être archi-myope, ressemble à une aubergine version culotte de cheval. Ce texte de Romeo et Juliette nourrit sans doute un fantasme, car je ne vois pas qui pourrait mourrir d'amour pour elle. C'est sans doute pour ça qu'elle nous le propose, pour se rappeler les frustations de ne pas être aimée.”, ce n'est juste pas possible...

Il me parait absolument impensable qu'un garçon de 12 ans puisse penser ça de sa mère, et qu'il puisse trouver qu'offrir des chocolats à la Saint Valentin est un “tue l'amour” parce que ça fait prendre des calories et que c'est une fête commerciale.

Un autre passage qui m'a interloqué :
Les pauvres enfants qui sont punis parce qu'il ont pris l'initiative de faire venir un apiculteur dans l'école, décision appuyée, validée et encadrée par le collège, qui les exclut de cours parce que la vitre de la ruche s'est fissurée et que “mais vous vous rendez compte à quel point c'était dangereux de faire venir ce mec” (ici ce n'est pas la vraie citation, je résume le message).

La fin rattrape un peu les choses, mais n'explique en aucun cas de nombreux passages de dénigrement physique.

Je n'ai vraiment pas compris en quoi cela pouvait servir l'histoire. Sans ces descriptions, la relation de Noah avec ses parents et avec les autres est déjà bien assez compliquée, alors pourquoi rajouter ces moments détestables ?

Si c'est pour nous faire comprendre que Noah est soit disant un garçon très intelligent voire haut potentiel, je ne vois vraiment pas le rapport (de même qu'utiliser des mots soutenus ne fait pas un HPI).

Et puis la “révélation finale” qui tente d'expliquer tant bien que mal pourquoi la relation est si malsaine, ne tient pas vraiment la route non plus, c'est un peu raccourci.

Alors j'avoue que je suis perplexe… Je salue l'initiative d'écrire sur la protection des abeilles via la littérature jeunesse, mais je ne comprend absolument pas ce que ces remarques grossophobes viennent faire là.

Si encore le but était de nous faire rencontrer un personnage antiphatique, cela servirait effectivement à nous le dépeindre comme tel, mais ça ne me semble pas être l'effet recherché… Si le garçon avait des remords à propos de la façon dont il traite les autres, si il s'en voulait, s'excusait, mais encore une fois, rien du tout, c'était juste totalement gratuit…

Si quelqu'un veut en discuter avec moi et m'éclairer sur tout cela, je serai ravie, je suis peut être passée à coté de quelque chose, mais en attendant que ressors en colère de ma lecture, car la lecture est initialement dédiée est un public jeunesse, et qu'on passe totalement à côté du message, pourtant essentiel.
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