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Critique de Apikrus


Comme indiqué en préambule, ce premier roman de Fanny Wellendorf est inspiré de la carrière sportive de Richard Douglas Fosbury, dit Dick Fosbury (né en 1947).
Dick Fosbury fut médaillé d'or aux JO de 1968 en sautant au-dessus d'une barre placée à 2,24 mètres du sol, alors nouveau record olympique (soit 4 cm sous le record mondial de l'époque détenu depuis 1963 par le soviétique Valery Brumel). Fosbury donna son nom à la technique de saut du « rouleau dorsal », aussi appelée « Fosbury-flop », qu'il fut le premier à utiliser dans une compétition internationale.
Les champions de l'époque sautaient en « rouleau ventral », technique qui avait succédé à celle du « rouleau costal », laquelle avait remplacé celle du « ciseau ». Le dernier record mondial inscrit en saut ventral date de 1978 à 2,34 m, tandis que depuis 1993 le record du monde est détenu par le Cubain Javier Sotomayor (1984-2001 taille de 1,95 m) avec un saut à 2,45 m en « fosbury-flop ».
Le « fosbury-flop » se caractérise par une course d'élan en courbe, une prise d'appel sur le pied extérieur, une rotation pour tourner le dos à la barre afin de la faire franchir d'abord par le haut du corps puis par les jambes. La réception avec cette technique s'effectuant sur les épaules, elle fut rendue possible par l'usage de matelas à cet effet, en remplacement des bacs à sable.

Fanny Wellendorf nous raconte l'adolescence du jeune Richard : ses éveils amoureux, et ses débuts dans une discipline sportive qu'il a choisie en raison de sa taille (1,93 m) - débuts laborieux pendant plusieurs années avec les techniques du ciseau ou du rouleau ventral. L'auteure fait même un parallèle audacieux et réussi entre les découvertes sportives et amoureuses (cf. citations).
L'importance des facteurs psychologiques dans la performance sportive est soulignée, pour la persévérance à l'entraînement et pour l'accomplissement des gestes les plus fluides lors des sauts.
Le plaisir ressenti par Richard lorsqu'il s'entraîne ou met son corps à l'épreuve est souligné, de même que son optimisme et sa modestie. Ce personnage est attachant, sympathique, et fidèle en amitié, comme le montre son attitude avec Andrew, lequel manifeste pourtant de plus en plus ouvertement sa jalousie...

J'ai beaucoup apprécié cette lecture mais déplore que l'auteure ait omis de montrer les inévitables moments que vit régulièrement un sportif qui s'entraîne intensément, moments durant lesquels il n'a pas envie de bouger, se sent vidé physiquement et psychologiquement, mais qu'il surmonte... Il les surmonte parce qu'il s'y oblige, sachant qu'il ne refera pas cet entraînement-là s'il le rate ce jour-là, qu'il en éprouverait une culpabilité désastreuse pour l'image qu'il se donne de lui-même. Or la capacité des sportifs à surmonter ces moments difficiles participe à leurs grandeurs. Ici, seules des contrariétés extérieures viennent perturber le jeune Richard (questions sur la légalité de son saut, nécessité de conjuguer sport et études …), toujours désireux de courir ou sauter.

• sélection Cézam 2020 •
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