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Critique de Eric75


Connie Burns est correspondante pour Reuters en Irak, et elle a le cuir bien tanné vu son impressionnant palmarès journalistique couvrant les différents points chauds de la planète (Kinshasa, Sierra Leone, Bagdad). Pourtant, lorsqu'elle est enlevée alors qu'elle devait se rendre à l'aéroport de Bagdad pour regagner Londres, puis séquestrée pendant trois jours, les séquelles psychologiques vont profondément transformer son comportement. Elle refuse désormais de parler de sa détention, souffre de crises d'angoisse à répétition, et n'aspire plus qu'à se réfugier incognito dans une vieille maison louée, Barton House, située dans un coin reculé de la campagne anglaise. Mais son passé va très vite revenir à la surface.
J'ai trouvé que dans ce livre, l'histoire irakienne et l'histoire anglaise avaient du mal à cohabiter. le changement radical de rythme, le renouvellement des protagonistes et la différence des sujets traités rendent les interférences entre les deux histoires un peu artificielles (l'affaire irakienne n'est traitée que dans les mails échangés, comme plaquée dans le récit et hors sujet dans le fil de l'histoire anglaise, un vieux conflit familial qui dure depuis plusieurs générations). le scénario souffre de quelques invraisemblances : comment un tueur peut-il s'introduire sans difficulté dans une maison barricadée et gardée par cinq molosses, puis réduire à sa merci deux personnes armées jusqu'aux dents qui pourtant l'attendaient de pied ferme ? Par ailleurs, les relations entre les familles Derbyshire et Wright manquent parfois de clarté, on s'y perd un peu. On ne peut que reconnaître le talent de Minette Walters pour imaginer des personnages torturés, confrontés à des imbroglios psychologiques et familiaux, vivant des situations extrêmes et angoissantes, mais qui sont ici, plutôt que vécues dans le feu de l'action, "théorisées" à froid via l'artifice de la déposition, qui permet en outre quelques ellipses dans la narration. La fin reste ouverte et soumise à deux interprétations possibles (enfin, en théorie, mais chacun je pense, pourra se faire sa petite idée). Minette Walters utilise donc des artifices que l'on pourra trouver astucieux ou agaçants. En bref, même si ce n'est pas son meilleur roman, il reste cependant encore bien au dessus de la production de certaines "reines du crime" habituées à sillonner les campagnes anglaises supposées bien tranquilles.
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