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Critique de BurjBabil


C'est un premier roman et Kawai Strong Washburn frappe assez fort : par le fond et par la forme.
Commençons par le fil conducteur du livre : la religiosité. Comme écrit dans le résumé, l'action principale se déroule dans l'archipel hawaïenne, mais vu de l'intérieur, non-touristique, et par une population autochtone. Les croyances animistes sont fortes : Les personnages, à divers degrés, sur différents modes croient qu'un esprit, une force vitale, interagit avec les êtres vivants, avec les éléments naturels, comme la pluie omniprésente. Des âmes ou esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités locales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non comme vont l'apprendre les héros du roman.
Voilà, chaque action est évaluée à l'aune de l'influence exercée par ces esprits sur les personnages. Influence réelle par moment, supposée à d'autres. A moins que ce ne soit le contraire.
Cette mystique se développe sur la misère qui gangrène ces îles suite à la disparition de la source de travail locale : la culture de la canne à sucre. Il n'y a plus de place économique pour ces îliens qui s'installent dans un mode de survie fait de petits boulots, de dettes, de désespoir.
On suit le parcours d'une famille de trois enfants dont l'un nous est présenté comme étant doué de pouvoirs réellement surnaturels. Son frère et sa soeur vont être impactés par ce don et c'est finalement ces trajectoires croisées qui tissent la trame du livre.
Découpé en quatre parties, comme les quatre étapes de ce chemin de croix, chemin de vie également : Libération, Ascension, Destruction et Renouveau. Et comme par hasard (ou pas) c'est un roman à quatre voix, celle de la mère, et des enfants qui se relaient pour nous narrer leurs souffrances, leurs doutes, leurs espoirs.
Finissons par la forme : l'écriture est assez hachée, dans un style non conventionnel, très dialogué. Parfois je me demandais même si j'avais bien compris le sens de la phrase. Beaucoup de termes hawaïens à assimiler qui participent à l'immersion dans cet univers : Haole par exemple qui désigne localement les non-natifs de ces îles. La plupart d'entre nous sommes ainsi des « haoles »...
Voilà, vous savez maintenant dans quel univers vous allez plonger. Personnellement, le côté social m'intéressait plus que le côté mystique et je me suis posé la question : était-il possible de faire l'un sans l'autre : le soignant sans le miracle, le basketteur sans le mana ... In fine je crois que non, le roman possède sa structure cohérente qui, je pense, fait que je m'en souviendrai longtemps.
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